ROUEN (76) : aître Saint-Maclou
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L’aître Saint-Maclou est un ancien cimetière charnier datant du XVIème siècle, situé 188, rue Martainville à Rouen, en France. Il constitue un des rares exemples d’ossuaire de ce type subsistant en Europe.
L’aître Saint-Maclou tire son nom du vieux français aitre, ayant eu le sens de « cimetière », issu du latin atrium, qui désigne la cour intérieure d’entrée précédant l’entrée d’une villa romaine, d’où par extension le cimetière situé avant l’entrée de l’église. C’était le cimetière de la paroisse la plus peuplée de la ville : il se trouva trouvé complètement saturé après la terrible peste noire de 1348. On acheta au nord de la rue Martainville, dans la rue du Chaudron (actuellement rue Géricault) un terrain destiné à l’agrandir, mais les épidémies se suivirent et la saturation fut régulièrement la norme : on acheta alors quelque pièce de terre à l’est ou au sud et le cimetière s’agrandit. Au début du XVIe siècle, il avait atteint les dimensions de l’aitre actuel. Une nouvelle épidémie survint en 1519-1520. Il n’était plus question d’agrandir car il n’y avait plus d’espace de libre. Vers 1525, on décida alors la construction du monument actuel.
A l’origine, il n’y avait que trois côtés (ouest, nord et est). Il n’y avait ni portes, ni fenêtres. le toit était plus bas, au niveau de l’appui des fenêtres de l’étage et était percé de fenêtres mansardées. La paroisse décide alors d’aménager des galeries surmontées de combles, destinés à contenir les ossements. L’édification de l’ossuaire débuta en 1526 par la galerie ouest, sous la direction de Guillaume Rybert. Les galeries nord et est furent bâties durant les années qui suivirent, et furent achevées respectivement en 1529 et 1533. La galerie du sud ne fut en revanche réalisée qu’en 1651. On inhumait dans la cour et on déposait les ossements découverts en creusant les fosses dans l’étage des galeries. La décoration fut en rapport avec les pratiques funéraires. Les poutres furent décorées à profusion d’ossements ou d’objets ayant rapport avec la mort et les pratiques d’inhumation.
L’Aitre a servi de cimetière jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. Un édit royal de 1776 décida de la suppression de tous les cimetières dans les villes. Il fallut attendre un arrêt du Parlement du 7 août 1780 pour que le cimetière de Saint-Maclou déménagea au pied de la Côte Sainte-Catherine. On aménagea alors les galeries (surélévation du toit, mises en place de portes et fenêtres...) afin d’y agrandir une école, créée dans la galerie sud au milieu du XVIIe siècle.
En 1911, un pensionnat de jeunes filles remplace l’école des frères (fermée en 1907). La Ville de Rouen fait en 1927 l’acquisition des bâtiments, laissés dans un état de semi-abandon. Elle projette d’y installer le musée d’art normand qui occupait l’église Saint-Laurent, mais après restauration des bâtiments, c’est finalement l’école des Beaux-Arts qui s’y installe en 1940 après l’incendie de la Halle aux Toiles. Elle y demeure toujours.
A l’entrée du site, dans une vitrine, se trouve un chat momifié que l’on retrouva sur le site. On pense qu’il fut emmuré vivant par la bêtise superstitieuse dans le but de conjurer la présence du diable.
Sources : Wikipedia et un article couvrant l’histoire des cimetières de Rouen (http://www.rouen-histoire.com/Cimetieres/index.htm)
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