BAGNOLET (93) : cimetière Pasteur
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Bagnolet possède deux cimetières, séparés en réalités de quelques mètres : Raspail et Pasteur. Le cimetière communal le plus ancien est le cimetière Pasteur. Nécropole d’une commune à vocation industrieuse et ouvrière, le cimetière de Bagnolet n’a pas le charme et la bonne fréquentation funéraire de ses homologues de l’Ouest, tels Neuilly ou Boulogne. Les tombes y son modestes, les ornements rares. La présence d’Odette Laure et de Rosy Varte, ainsi que le souvenir de Casque d’Or justifiera néanmoins votre visite en ce lieu.
Curiosités
A l’entrée du cimetière, un motards des Hells Angels ne laisse planer aucun doute sur son appartenance au mouvement.
Un médaillon en bronze sur la tombe de Raoul Berton (+1921), le premier maire socialiste de Bagnolet.
Dans la chapelle Faucheur-Rouveau, dissimulée derrière une belle porte en bronze ouvragée, un ange.
Aux détours des allées, cet étonnante pierre tombale.
Célébrités : les incontournables...
Gustave BELIN
CASQUE D’OR
Odette LAURE
Rosy VARTE
Dans son guide, Bertrand Beyern place Odette Laure à Pasteur et Casque d’Or et Fortugé à Raspail. Après consultation à la conservation, il semble qu’ils aient tous été inhumés ici.
... mais aussi
Un relevé systématique permettrait sans doute de faire sortir d’un anonymat sinon définitif quelques anciennes gloires de la capitale venues reposer ici, dans l’opacité des petits cimetières banlieusards oubliés des guides. Sinon, la moisson est maigre :
L’homme de théâtre Serge BOUILLON (1926-2014), ancien élève de Charles Dullin, il fut tour à tour comédien, marionnettiste, régisseur, directeur de la scène, metteur en scène, administrateur de théâtre... Il dirigea le Centre de formation professionnelle des techniciens du spectacle de Bagnolet de 1980 à 1997. Gérant de la société de production théâtrale Fondation Hébertot, il fut l’ayant droit de Jacques Hébertot.
FORTUGÉ (Gabriel Fortuné : 1887-1923) : chanteur comique doté d’une belle voix de ténor, il débuta dans le Midi de la France en 1908 sous son nom, mais celui-ci était déjà utilisé, il choisit donc le pseudonyme Fortuné G, puis très vite Fortugé. Il s’inventa un personnage de Pierrot farceur, et interpréta un répertoire comique (Mes parents sont venus me chercher). Sa carrière parisienne débuta à la scala. Par la suite, il enregistra plusieurs disques. De santé fragile, il mourut prématurément de la grippe. Il fut inhumé à Bagnolet (et à priori à Pasteur, où il a bien été retrouvé dans les fiches de la conservation), mais sa tombe a été reprise il y a très longtemps. C’est donc son souvenir que nous évoquerons ici.
Marcel MAUPI (Marcel Barbarin : 1881-1949) : après avoir fait ses premiers pas sur les scènes de music-hall de la région toulonnaise au début du XXe siècle, aux côtés de Raimu, ce dernier l’imposa au cinéma où il tourna près d’une centaine de films. Petit (il mesurait 1,50 m) et malingre, mais plein de malice et de verve provençale, il s’affirma grâce aux dialogues de Marcel Pagnol (La Femme du boulanger, Le Schpountz, La Fille du puisatier). Il demeure entre autres le mémorable chauffeur du « ferryboîte » de la Trilogie marseillaise, Innocent Mangiapan. On l’imaginerait dans un cimetière provençal, mais c’est ici qu’il repose.
Le peintre Maurice MINIOT (1882-1945).
Merci à Nicolas Badin pour le complément photo.
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