MENARS (41) : cimetière
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Le minuscule cimetière de Ménars, situé en contrebas de la voie ferré, ne se signale que par une seule chose : en son centre, une chapelle plus volumineuse se distingue, enveloppée par les tuyas.
Une plaque au sol, au devant de cette chapelle armoriée, rappelle la présence ici de la femme de lettre Marthe BIBESCO (1886-1973).
Née à Bucarest, elle suivit son père nommé diplomate à Paris et la France devint sa deuxième patrie (elle parla le français avant le roumain). Elle épousa à l’âge de seize ans le prince Georges Bibesco, et commença à fréquenter les salons. Dans le même temps, elle se mit à écrire : récit de voyage et poésie, qui sont salués par la critique. Très rapidement, elle et son époux vivent une vie séparée.
Sa carrière commença réellement avec la parution, en 1924, du Perroquet vert, peinture de milieux russes en exil, salué comme une révélation par de célèbres auteurs. Dès ce moment, elle publia beaucoup. En 1928, ce fut un premier essai : Au bal avec Marcel Proust. Elle accomplit des voyages et en rapporta des récits. Sous le pseudonyme de Lucile Decaux, elle se lança dans le feuilleton populaire. Ce furent, entre autres Marie Walewska puis Katia, immortalisée au cinéma par Danielle Darrieux. Ruinée après la guerre (ses biens furent confisqués par les communistes alors qu’elle se trouvait en France), elle dut, pour vivre, se consacrer totalement à l’écriture. Marthe Bibesco fut élue à l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique en 1955. Elle consacra les dernières années de sa vie au projet d’une vaste fresque en plusieurs volumes, liée à l’histoire de l’Europe, et dans laquelle interviendraient ses ancêtres. Seuls La Nymphe Europe, en 1960, et Où tombe la foudre, ouvrage posthume, virent le jour. Elle n’est plus guère lue de nos jours.
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