MEULAN (78) : cimetière
par
Chaque paroisse de la cité de Meulan possédait autrefois son cimetière entourant, bien souvent, l’aire disponible autour de chaque église (Saint-Nicaise, Saint-Jacques, Notre-Dame, Saint-Nicolas). En 1833, ces cimetières étant complètement saturés, car du fait du sol argileux, les corps s’y conservaient plus d’une dizaine d’années, il fut alors question sérieusement de le relever définitivement.
Une ancienne propriété, appartenant à un monsieur Bignon, fut acquise par la commune. En effet, le 22 avril 1833, le sieur Jean Marcel Bignon, vendait à la ville un vaste terrain de trente huit ares et trente centiares, sur le lieudit les « Pouillères », anciennes carrières de la ville exploitées depuis le VIIIe siècle jusqu’au milieu du XIXe et tenant, d’un côté le chemin de Pontoise et de l’autre certaines propriétés privées.
On débuta alors le transfert des tombes. Le nouveau cimetière fit l’objet ensuite de plusieurs agrandissements.
Il se présente sous la forme d’une pente sur laquelle progressent des allées très étroites. De nombreuses tombes anciennes ont été heureusement conservées.
Curiosités
- A l’entrée du cimetière, sépulture du contre amiral de la Flotte Russe, le prince Vladimir Troubetskoï, de son épouse et de son fils Serge.
- Emigrés en France en 1917 lors de la Révolution contre le Tsar dont ils étaient les fervents partisans. Le prince devint pendant quelques temps régisseur du domaine de Thun où il demeurait avec sa famille.
Célébrités : les incontournables...
... mais aussi
Charles DUMONT (1867-1939) : député du Jura de 1898 à 1924, puis sénateur de ce département de 1924 à 1939, il fut ministre à quatre reprises : Travaux Publics, des Postes et Télégraphes (1911), Finances en 1913 puis en 1930, et Marine Militaire de 1931 à 1932.
Le général Claude Ursule GENCY (1765-1845) qui fut promu général de brigade provisoire par les représentants du peuple le 30 thermidor an II (1794). Il participa aux campagnes de la Révolution (il fut l’adjoint du général Hoche pendant les guerres de Vendée), puis de l’Empire (dont il fut fait baron).
Valérie HAVARD (1877-1909) qui fut peintre (elle exposa régulièrement au Salon à partir de 1902), écrivaine (de pièces de théâtre en particulier), poétesse et actrice. Une plaque en bronze sur sa tombe reproduit un de ses poèmes.
Le général-baron Georges Nicolas LÉTANG (1788-1864) qui fit les guerres du Premier empire, participa à la conquête de l’Algérie (son nom fut d’ailleurs donné à une promenade de la ville d’Oran), puis devint sénateur en 1852. De son vivant, il avait formulé le vœu de voir se créer à Meulan - sur le modèle de son Empereur en 1804 - un prix de Vertu où devait être choisie parmi les jeunes filles les plus méritantes de la ville, une Rosière qui serait dotée, tout comme l’avait prévu Napoléon. Ce vœu fut respecté de 1866 à 2000, année où la cérémonie qui n’attirait plus grand monde fut remplacée par un autre prix municipal.
Le général Victor-Constant MICHEL (1850-1937) qui fit partie des troupes qui réprimèrent la Commune de Paris. Il dirigea l’armée française en 1911, mais fut rapidement remplacé par le général Joseph Joffre. En août 1914, il devint gouverneur militaire de Paris, mais fut remplacé tout aussi rapidement par le général Joseph Gallieni.
Le peintre Léon Gustave RAVANNE (1854-1904), ancien élève de Bonnat, qui devint peintre de la Marine en 1896.
Le compositeur Maurice THIRIET (1906-1972), auteur d’opéras-bouffe et de concertos. Il travailla avec Jacques Rouché et Roland Petit. On lui doit aussi quelques quelque 150 illustrations cinématographiques pour de nombreux réalisateurs. Pour n’en citer que quelques-unes, Thiriet cosigna avec Arthur Honegger la partition des Misérables de Raymond Bernard, et travailla avec Marcel Carné, entre autres pour Les Enfants du paradis (avec Joseph Kosma), Thérèse Raquin et Les Visiteurs du soir. Durant l’Occupation, il cacha chez lui son collègue Manuel Rosenthal.
Le peintre paysagiste et graveur Victor VIGNON (1847-1909), qui appartint au groupe impressionniste mais ne parvint jamais à connaître le succès critique, bien que de grands collectionneurs lui apportèrent un soutien qui lui permit longtemps de travailler sans souci. Aujourd’hui, des musées dans toute l’Europe expose ses toiles.
Un petit article intéressant trouvé sur le net sur l’histoire du cimetière de Meulan.
Merci à Jean-Michel Albert pour les photos Michel et Vignon
Commentaires