VERSAILLES (78) : cimetière Notre-Dame
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Bien plus petit que le cimetière des Gonards - il ne fait que trois hectares - le cimetière Notre-Dame est le plus intéressant de la ville. Ouvert en 1777, il ne possède plus beaucoup de tombes de cette époque. On peut déplorer que les reprises, ici plus qu’ailleurs, soient particulièrement visibles. Néanmoins, il possède encore un grand nombre de tombeaux dignes d’intérêt.
curiosités
Comme dans tous les autres cimetières de la ville, la présence des familles aristocratiques est particulièrement importante. Il en est de même des congrégations religieuses
La partie la plus intéressante du cimetière se situe au fond à gauche de l’entrée.
Un enclos entouré de haie tient lieu de cimetière pour des soldats allemands tombés durant la guerre franco-prussienne de 1870.
Un monumental ossuaire qui garde le nom des concessions qui ont été relevées, initiative que l’on aimerait voir dans tous les cimetières.
La tombe du général Delpech (1825-1891) sous un buste de Carrier-Belleuse.
La haute stèle d’Edouard Bertrand (1836-1885), fondateur de l’école industrielle de Versailles, est ornée d’un buste en bronze.
- La tombe Marchand, ornée d’un buste par Joeph Carlier.
- Le médaillon du docteur Vedrine (+1895) par Elisa Bloch
- Le buste Pouchereau, signé Charles Henri Pourquet
La tombe de Jeanne Potot de Commarmond, dite Jenny (1779-1866), seconde femme de André-Marie Ampère.
Au centre du cimetière, trois tombes sont entièrement recouvertes de lierre.
Un dolmen minéral sur la tombe Legros.
Un enchevêtrement végétal en bronze sur la tombe Meunier-Mercier.
les célébrités : les incontournables...
Jean-François CHIAPPE
DELLY
Louis-Edouard DUBUFE
Jules FAVRE
André FRANÇOIS-PONCET
Andrès de SANTA-CRUZ
Maurice VAUCAIRE
... mais aussi
Le général Félix Antoine APPERT (1817-1891) : aide de camp de Bugeaud au Maghreb, puis de Pélissier en Crimée, il commanda pendant la Commune et jusqu’en 1875, la subdivision de Seine-et-Oise. À ce titre, il fut chargé de la tâche délicate de diriger la justice militaire qui jugea les Communards à Versailles. Il devint en 1882 ambassadeur en Russie.
l’As de l’aviation Maurice BIZOT (1896-1925), qui remporta durant la Première Guerre mondiale dix victoires aériennes homologuées. Le 27 novembre 1925, alors que Bizot se préparait à battre le record du monde de vitesse à bord d’un avion, il fit une tentative d’atterrissage à 160 km/h. L’avion se retourna et Bizot mourut dans l’accident.
Armand BLANQUET du CHAYLA (1759-1826) : officier de marine français, il servit pendant la guerre d’indépendance des États-Unis puis pendant les guerres de la Révolution et de l’Empire et termina sa carrière avec le grade de vice-amiral honoraire.
Paul Philip William CARDON, baron de SANDRANS (1818-1894), qui fut entre 1871 et 1877 préfet du Doubs, de la Loire, de la Haute-Garonne et de la Somme.
Le co-inventeur du Tiercé, Jacques CARRUS (1929-2010).
L’helléniste Edme Pierre COUGNY (1818-1889), professeur de rhétorique et de philosophie au lycée de Versailles, au lycée Henri IV puis au lycée Saint-Louis , il fut nspecteur de l’Académie de Paris. Sa tombe très difficilement lisible est ornée d’un médaillon par Louis-Edmond Cougny.
Le baron Georges Frédéric DENTZEL (1755-1828) qui fut successivement pasteur luthérien, aumônier du régiment Royal-Deux-Ponts puis pasteur de Landau, membre de la Convention nationale et du Conseil des Anciens, enfin officier de l’armée française, titré baron par Napoléon Ier. Il fut le grand-père maternel de Georges Eugène Haussmann.
Le poète Emile DESCHAMPS (1791-1871), qui devint l’un des premiers représentants du romantisme. Il fonda, en 1824, avec Victor Hugo, la Muse française qu’il rédigea avec lui, Vigny, Nodier et quelques autres. Il y inséra ses meilleurs morceaux de poésie, et des articles de critique, sous le pseudonyme du Jeune moraliste. Il fut l’auteur de quelques livrets d’opéras. Sa tombe est anonyme, hormis la mention "Ci-gît un poète".
l’homme de lettres ERMENONVILLE (Gustave Dupin : 1861-1933). Après la mort de son fils, tué au début de la guerre de 1914, il devint un pacifiste intégral. Il fut l’auteur d’une dizaine d’ouvrages.
l’artiste FERRAND (1782-1863).
le chimiste Edmond FREMY (1814-1894) qui fut l’assistant de Gay-Lussac à l’École polytechnique. En 1837, il entra au Collège de France et il fut nommé préparateur, puis répétiteur, de Jules Pelouze à l’École polytechnique, avant de lui succéder comme professeur en 1846. En 1850, il succéda à Gay-Lussac à la chaire de chimie du Muséum national d’histoire naturelle. Il fut directeur d’études dans la 2e section de l’École pratique des hautes études. En 1857, il fut élu membre de l’Académie des sciences, dont il fut président en 1875, puis directeur du Muséum national d’histoire naturelle de 1879 à 1891. Convaincu de l’importance des applications techniques de la chimie, Frémy s’est particulièrement intéressé en tant que professeur à la formation des chimistes industriels. Dans ce domaine, il a contribué aux études sur la fabrication du fer et des aciers.
l’explorateur Victor-Athanase GENDRIN (né en 1793 : sa date de décès est inconnue) qui laissa un récit de ses voyages en Amérique du Sud, en particulier au Brésil. Il repose sous une tombe ouvragée dont les attributs en bronze rappellent les voyages.
Etienne d’HASTREL de RIVEDOUX (1766-1846) : général de brigade sous les ordres du maréchal Oudinot, puis général de division, chef d’Etat-major de l’armée d’Allemagne et baron d’Empire, il devint gouverneur de Hambourg.
Georges HAUSSMANN (1847-1902) : il ne s’agit évidemment pas du préfet de la Seine de Napoléon III (inhumé au Père-Lachaise) mais de son cousin, qui fut avocat, bâtonnier et député de la Seine-et-Oise, battu aux élections de 1893.
Louis Gustave HEUZÉ (1816-1907) : agronome de renom, inspecteur général, il fit paraître un grand nombre d’ouvrages d’agronomie et participa à plusieurs expositions universelles qui le firent connaître dans toute l’Europe.
le musicien et musicologue André HODEIR (1921-2011).
Le Compagnon de la Libération Paul IBOS (1919-2015), aviateur des Forces aériennes françaises libres. Il participa aux campagnes de Libye.
l’avocat Albert JOLY (1844-1880) qui fut également député de Seine-et-Oise. Il s’illustra comme défenseur des communards devant les Conseils de Guerre. Il plaida en particulier pour Rochefort en 1872 et lui évita la peine de mort (mais pas la déportation en Nouvelle-Calédonie). Sur sa tombe monumentale (avec buste) figure l’éloge funèbre que fit Léon Gambetta ("Il avait pour Devise : Tout pour le travail, Tout pour la Justice, Tout pour la Patrie, Tout pour la République"). Pas étonnant que cet ardent républicain ait donné son nom à tant de rues de tant de communes de l’ancien département !
Le comédien de théâtre Jean-Pierre JORRIS (Jean-Pierre Leroux : 1925- 2017), ancien pensionnaire de la Comédie-Française qui commença sa carrière au théâtre national populaire (TNP) et au Festival d’Avignon. Il tourna peu pour le cinéma en revanche.
Le musicien Emile LAFITTE (1865-1937), qui fut professeur au Conservatoire.
les comédiens Henri (1828-1898) et Victoria LAFONTAINE (+1918), tous deux sociétaires de la Comédie française, qui furent des vedettes de leur temps - tombe avec buste signé M. Piret.
Jean-François LAMBINET (1786-1864), riche marchand enrichi dans l’artisanat du drap, qui fut maire de Versailles durant cinq mois en 1848.
Son fils, Victor LAMBINET (1813-1894), devint avocat. Il reste connu pour avoir acheté en 1852 le bel hôtel particulier qui deviendra l’actuel musée Lambinet. Ce dernier repose dans un autre tombeau du cimetière.
La religieuse Marcelle LANCHON (1891-1933), qui aurait eu des apparitions avant de mourir jeune de la tuberculose.
Le général Raymond de la ROCQUE (1841-1926), militant catholique français qui fut le père du colonel de La Rocque, leader politique de l’entre-deux-guerres et chef des Croix de feu.
LAURENT de l’Ardèche (Paul Mathieu Laurent : 1793-1877). Historien, publiciste et avocat français, cet adepte de Prosper Enfantin, saint-simonien jusqu’en 1832, fut le défenseur des principes démocratiques. Représentant de l’Ardèche à la Constituante et à la Législative en 1848, rallié à l’Empire, il fut nommé bibliothécaire du Sénat en 1853, puis conservateur à l’Arsenal en 1854. Il repose sous un buste provenant de la fonderie de H.Peyrol.
Joseph-Adrien LE ROI (1797-1873) : conservateur de la Bibliothèque de Versailles et historien de la ville.
Jean-François Joseph LECOINTE (1783-1858), qui fut architecte officiel de Charles X, et qui travailla en étroite collaboration avec Hittorff. On leur doit en particulier le théâtre de l’Ambigüe comique ainsi que l’organisation des grandes cérémonies royales.
Le comte Auguste MALHER (1800-1878), qui fut préfet de la Moselle sous le Second empire.
L’avocat André MIGNOT (1915-1977), maire de Versailles (de 1947 à 1977), d éputé de Seine-et-Oise (en 1946 puis entre 1951 et 1962) et sénateur des Yvelines (de 1968 à 1977).
Le peintre Antoine Emile MILLET (1819-1851).
l’architecte Charles Frédéric NEPVEU (1777-1862) : formé par Percier et Fontaine, et familier de Versailles où il travailla sous l’Empire et la Restauration, Frédéric Nepveu fut choisi par le roi Louis-Philippe en 1831 pour être l’architecte de Versailles, et très vite pour mettre en œuvre le projet du musée d’Histoire de France.
tombe, avec médaillon, du docteur Michel PETER (1824-1893). Cet élève d’Armand Trousseau travailla à Necker et fut membre de l’Académie de médecine. Il s’opposa aux conclusions de Pasteur avec lequel il cousinait (leurs épouses respectives étaient parentes). Il donna son nom à une rue du XIIIème arrondissement de Paris. Dans la même tombe repose son fils, René PETER (1872-1947). Ce vaudevilliste, ami de Debussy, serait totalement oublié s’il n’avait fréquenté Marcel Proust durant l’été 1906 (leurs pères, tout deux médecins, se fréquentaient). Ce dernier tomba amoureux de lui et lui envoya une correspondance importante. C’est à partir de celle-ci que René Peter écrivit, peu de temps avant de mourir, Une saison avec Marcel Proust qui ne parut que bien après sa mort. Cet ouvrage, qui présente les jeunes années de Proust, fait le délice des Proustiens.
L’architecte Lucien RICHARD de JOUVANCE (1851-1886).
L’écrivain et poète Alexandre SAINT-YVES D’ALVEYDRE (1842- 1909).
L’architecte Ernest SAINTIN (1848-1892).
Le général Jean-Baptiste VERCHÈRE de REFFYE (1821-1880), qui fut officier d’ordonnance de Napoléon III, directeur des ateliers de Meudon et directeur de la fabrique d’armes et de canons de Tarbes. Il fut le réalisateur du "canon à balles", ou mitrailleuse de Reffye, arme à tir rapide utilisée pendant la guerre franco-prussienne de 1870. Il fut également un des promoteurs actifs du chargement par la culasse des pièces d’artillerie. Il mourut des suites d’une chute de cheval.
Merci à cp pour les photos Hodeir, Jorris et Mignot
Merci à Jean-Michel Albert pour les photos Alveydre, de la Rocque, Bizot, Ermenonville
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