COURBET Gustave (1819-1877)
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Né en Franche-Comté, région à laquelle il resta fidèle, il apprit à peindre au Louvre et, personnage narcissique, se consacra d’abord en grande partie à une série d’autoportraits.
Influencé par les peintres hollandais du XVIIe siècle, Courbet leur emprunta le réalisme dans la représentation de scènes de la vie quotidienne des paysans de son village natal : Un Enterrement à Ornans déchaîna la critique du Salon de 1850 par l’exaltation de la banalité et de la médiocrité de la vie érigées au rang d’Histoire. Le public fut choqué par la « laideur », voire l’indécence de certains modèles (Les Baigneuses, 1853).
Abandonnant ensuite les sujets paysans, le peintre s’attaqua à un projet ambitieux de peinture allégorique dans L’Atelier – Allégorie réelle (1855), présenté dans le « Pavillon du Réalisme » qu’il fit construire en marge de l’Exposition universelle.
Gustave Courbet s’imposa comme chef de file de la nouvelle école réaliste. Son hostilité déclarée à l’idéalisme, qui lui valut d’être qualifié par Baudelaire de « massacreur de facultés », concerna l’académisme pseudo-classique et les « défroques romantiques », qui survivaient dans l’art de son temps et dont il entendait le purger. Il sut néanmoins dépeindre un certain onirisme, notamment dans ses paysages (La Vague, 1869), ou une brûlante sensualité (Les Amies, 1866).
Engagé dans la Commune de Paris en 1870, il fut nommé président de la commission des musées et délégué aux Beaux-Arts. Il proposa, au Gouvernement de la Défense nationale, le déplacement de la Colonne Vendôme qui évoquait les guerres napoléoniennes, aux Invalides. Soutenant l’action de la Commune de Paris, il fut élu au Conseil de la Commune. La Commune décida d’abattre et non de déboulonner la Colonne Vendôme. Courbet proposa alors, puisqu’il a eu en premier l’idée d’enlever cette colonne, de payer les frais de sa réparation. Après la Semaine sanglante il fut arrêté et condamné à six mois de prison et 500 francs d’amende. Mais en mai 1873, le nouveau président de la République, le maréchal de Mac Mahon, décida de faire reconstruire la Colonne Vendôme aux frais de Courbet. Acculé à la ruine après la chute de la Commune, ses biens mis sous séquestre, ses toiles confisquées, il s’exila en Suisse, à La Tour-de-Peilz, près de Vevey où il finit ses jours.
Par solidarité avec ses compatriotes exilés de la Commune de Paris, Courbet refusa toujours de retourner en France avant une amnistie générale. Sa volonté fut respectée et son corps fut inhumé à La Tour-de-Peilz le 3 janvier 1878, après son décès survenu le 31 décembre 1877, sa dépouille étant transférée à Ornans en 1919. On pourrait croire que la tombe de Courbet occupe une position centrale et évidente dans le cimetière : il n’en est rien. Elle se trouve dans l’angle supérieur gauche de la partie haute du cimetière (elle donne sur l’une des portes d’accès de la nécropole).
A Ornans encore, mais cette fois ci contre l’église -à l’emplacement de l’ancien cimetière-, les taphophiles ne manqueront pas d’aller dénicher la tombe du vicaire Benjamin Bonnet (1803-1865), curé d’Ornans durant 39 ans. C’est lui qui officie sur la fameuse toile de l’Enterrement à Ornans.
A quelques kilomètres enfin, sous le porche d’entrée de l’église de Chantrans (25) se trouve la dalle funéraire de Eleonor Régis Jean Joseph Stanislas Courbet (1798-1882), le père du peintre.
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