NIVELLE Robert (1856-1924)

Passy - 10ème division, puis Invalides
samedi 21 mai 2011
par  Philippe Landru

Officier français, il participa au corps expéditionnaire envoyé en Chine pour réprimer la révolte des Boxers (1900), puis servit en Afrique. Promu général de brigade en même temps que Pétain, en octobre 1914, au début de la Première Guerre mondiale, il lui succéda en 1916 dans la charge de défendre Verdun au commandement de la IIe armée. Il reprit aux Allemands les forts de Douaumont et Vaux au côté du général Mangin, en montrant déjà peu de respect pour les vies humaines. À la suite de ces victoires, le 25 décembre 1916, et parce que ses promesses d’une victoire rapide séduisaient la commission de l’Armée à la Chambre, il remplaça comme commandant en chef des armées le général Joffre, élevé à la dignité de maréchal de France mais jugé trop statique et usé par deux années successives de combat de tranchées sans aucune occasion de percée décisive.

Il décida de mettre fin à la guerre d’usure menée autour de Verdun et de revenir à la guerre de mouvement. Séduit, Lloyd George accepta de placer des troupes britanniques sous son commandement. Il lança l’offensive du Chemin des Dames le 16 avril 1917. Cet assaut, qu’il espérait éclair, tourna court : les Allemands, ayant saisi une copie de son plan d’attaque dans une tranchée qu’ils avaient conquise, et avaient renforcé leurs positions. L’opération fut un échec coûteux en hommes (350 000 hommes hors de combat pour un gain de terrain insignifiant) et en matériel. George Nivelle s’obstina, suspendit l’assaut avant de le reprendre au début du mois de mai. Les troupes, démoralisées, commencèrent à se mutiner. Nivelle fut remercié et remplacé par Pétain. Tombé en disgrâce, il rejoignit l’Afrique du Nord en décembre 1917 afin d’y prendre la tête du 19e corps d’armée à Alger en qualité de commandant des troupes françaises d’Afrique du Nord, fonction qu’il assuma jusqu’à sa retraite en 1921.

Mort en 1924, Nivelle fut inhumé à Passy. Il fut transféré en 1932 dans la 8ème alvéole de la crypte de l’église Saint-Louis des Invalides après la décision prise en mars 1926 par le ministre de la Guerre et des Pensions d’y faire inhumer tous les généraux ayant commandé une armée pendant la Grande Guerre. Son épouse repose néanmoins toujours dans le caveau de Passy.


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Commentaires

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NIVELLE Robert (1856-1924)
mardi 21 septembre 2021 à 23h14 - par  Florian Z.

:’-(Il est à déplorer que cet irresponsable n’ait pas eu de procès après guerre, et regretter aussi qu’il fut couvert et protégé par la hiérarchie militaire, et de nombreux politiques de l’époque. Le plus triste est que l’on ne saura jamais quel fut le nombre de pauvres jeunes gens qu’il envoya au supplice, tout comme on ne saura jamais le vrai bilan de ce conflit : des historiens et des associations d’anciens combattants évoquaient 2 millions de morts, et avec les disparus, jamais retrouvés, le chiffre pouvait monter à 3 millions de morts. Bien sûr, l’état à cité un chiffre officiel : 1,4 millions de morts, je crois. Mais franchement, je doute fortement que ce chiffre correspond à la réalité : allez voir ce qui reste des champs de combats, un front qui s’étale sur plusieurs centaines de kilomètres, avec des milliers de morts chaque jour pendant 4 ans. Franchement, ce n’est pas une fake news, mais le bilan de 3 millions de Français morts dans ce conflit semble une réalité, à moins d’être contredit. Aussi, informez-vous sur les grandes batailles de la première guerre mondiale, et les bilans changent, et varient, d’une source à une autre, ce qui est tout de même déplorable, et édifiant, pour ce qui concerne la mémoire de plusieurs millions de Français, surtout de jeunes gens.

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jeudi 7 octobre 2021 à 19h09 - par  Martine Gasquet

Pétain fit presque la même chose, mais il controlait les dépêches aux journalistes, et surtout , il censura le courrier. Pétain était connu par l’une de ses mesures, ou il distribuait plus d’alcool, et de cigarettes, aux soldats...

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NIVELLE Robert (1856-1924)
vendredi 8 février 2013 à 09h39 - par  luc

Certes, Nivelle a été un arriviste dont l’optimisme sur le sort de la guerre a convaincu les politiques de l’époque (dont le « père la victoire » Clémenceau).
Mais il s’est rendu compte rapidement que son plan était absolument foireux et a essayé de faire marche arrière, ce qui lui a été refusé par les politique qui l’avaient nommé.
Donc politiques et militaires responsables et coupables.
Quand à notre « traîneur de sabre », une sortie dans l’honneur en reconnaissant son incommensurable bêtise l’aurait honoré.
C’est Pétain qui a profité de cette gabegie, on connait la suite...

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NIVELLE Robert (1856-1924)
jeudi 10 janvier 2013 à 15h36 - par  jean claude auclin

c’est le genre de généraux qui ont fait tué des centaines milliers de soldats pour rien en s’obstinant dans son offensive du chemin des dames qui faillit faire perdre la guerre a la france heureusement qu’il y avait un deuxième front a l’est avec les russes de nicolas 2 bien mal récompensé car les alliées l’ont laissé tomber lors de la révolution alors qu’ils pouvaient le sauver en 1917 puis en 1918.

Site web : le boucher
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NIVELLE Robert (1856-1924)
dimanche 10 juin 2012 à 00h39 - par  caron

Le boucher du chemin des dames ne mérite que l’opprobre de la France.Il a sacrifié délibérément des dizaines de milliers de poilus.Quelle honte pour l’armée française

Site web : Nivelle le boucher
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NIVELLE Robert (1856-1924)
lundi 23 mai 2011 à 11h06 - par  MARRY Ghislain - EVIGNY (Ardennes)

<< Si vous tuez cinq personnes, vous êtes un meurtrier ; si vous en tuez 5000, vous êtes un
héros ! >>
Cette phrase extraite du film « Monsieur Verdoux » de Charlie Chaplin sorti en 1947, pourrait s’appliquer au généralissime Robert NIVELLE qui, lors de l’offensive du Chemin des Dames en avril et mai 1917, a fait sacrifier, en six semaines de combats acharnés et vains, quelque 270 000 hommes utilisés comme du « bétail de guerre », engendrant chez les poilus affamés et à bout de souffle, révoltes et mutineries sévèrement réprimées par le général Pétain ayant pris la relève, lequel n’hésitera pas à faire fusiller pour l’exemple 49 mutins sur les 554 soldats condamnés à mort ! « Maudite soit la guerre ! »

Mis en disgrâce, puis réhabilité après la guerre, le « boucher » du Chemin des Dames, grand serviteur militaire multimédaillé, sera inhumé aux Invalides avec tous les honneurs et les flonflons de la Patrie reconnaissante !
C’est beau la guerre !

( sources : Wikipédia et L’Huma )