CHAVILLE (92) : cimetière
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Peu de choses à dire sur le cimetière de Chaville, situé dans un joli cadre à l’orée de la forêt, mais sans doute mériterait-il une visite plus attentive. A gauche de l’entrée, une partie plus boisée (qui semble séparer le cimetière traditionnel de son extension plus paysagère) concentre l’essentiel des tombes qui présentent un intérêt.
Curiosités
Caractéristique assez rare (mais pas unique) : la maison du gardien est en plein milieu du cimetière !
La citation à l’ordre de la nation inscrite sur la tombe de l’aviateur Jean de Vizcaya (+1931) indique qu’il « acquit neuf records du monde sur avions et hydravions légers » et qu’il « trouva une mort glorieuse alors qu’il tentait de battre le record en ligne droite ».
Un monument aux morts assez saisissant où un coq en bronze se dresse sur une pierre tombale qui recouvre un poilu.
Peu d’oeuvres d’art : on signalera le médaillon sur la tombe du poilu Maurice Barraud.
Albert Perdreau (1897-1934) tué le 2 février 1934 en préparant la grève générale antifasciste.
Célébrités : les incontournables...
Aucune
... mais aussi
Le prince arménien Hovsep ARGHOUTIAN (1863-1925), considéré par la communauté arménienne comme un héros national. Il combattit les armées turques et fut même élu, de manière éphémère, membre du parlement d’une petite République d’Arménie sujette à l’anarchie. En 1920, il déposa les armes et partit en exil vers la France.
Paul CARNOT (1869-1957) : médecin, membre de l’Académie de médecine, il était l’arrière-petit-fils du célèbre conventionnel Lazare Carnot, et le neveu du président Sadi Carnot. Il découvrit les cytopoïétines et les hormones embryonnaires. Son caveau de famille se trouve dans ce cimetière, qui évoque également la mémoire de son gendre, le Compagnon de la Libération Roger COQUOIN (1897-1943). Chef du laboratoire de Chimie de l’académie de Médecine, il entra dans la Résistance et devint l’un des dirigeants du mouvement Ceux de la Libération (CDLL). De ce fait, il participa à la première réunion du Conseil national de la Résistance (CNR), le 27 mai 1943, rue du Four à Paris. Il fut prit dans une souricière et tué lors d’une fusillade : son corps, apporté à la Pitié, ne fut jamais retrouvé : cette tombe lui tient lieu de cénotaphe.
Albert DUCROCQ (1921-2001) : scientifique cybernéticien, journaliste et essayiste français à qui on doit, entre autres, le « renard électronique », un des premiers dispositifs automatiques, préfiguration des machines robotisées. Il fut toutefois beaucoup plus connu en tant que journaliste et écrivain scientifique, pour ses talents de vulgarisateur. Il fut un témoin privilégié des grands évènements de la conquête spatiale. Il s’est notamment rendu en URSS à la fin des années 1950 et a commenté en direct les premiers pas de l’homme sur la Lune pour les auditeurs de la radio Europe 1 en 1969.
François LUBIANA (François Biro : 1940-2011) : « crooner » des années 1960, il avait débuté dans la chanson en 1961 en adaptant en français le succès de Ray Charles Georgia on my mind. Jeune chanteur au physique de jeune premier, il avait épousé la chanteuse Jacqueline Boyer avec qui il avait formé un temps un duo. Il enregistra une vingtaine de disques, mais fut victime en 1966 d’une grave hémorragie cérébrale qui le laissa diminué et brisa brutalement sa carrière.
L’ingénieur Marcel RIFFARD (1886-1981) qui conçut dès 1909 un modèle réduit à hélice commandé électriquement. Chef du bureau d’études de Breguet à partir de 1917, il fut directeur technique de de Monge (1923- 1926), du bureau d’études marine de Lioré et Ollivier (1926-1930), des Avions Caudron-Renault (1932-1940) et c’est lui qui conçut et développa les « Rafale » et les « Simoun ». Il travailla également dans l’automobile pour Renault. Une grande fresque lui rend hommage dans Chaville.
Brigitte SABOURAUD (1922-2002) : auteur-compositeur-interprète, nièce de Philippe Soupault et de Jean de Brunhoff, le créateur de Babar, elle fit ses classes chez Dullin et débuta chez Suzy Solidor, où elle récita puis chante des poèmes. Brigitte Sabouraud s’accompagna à l’accordéon et se créa un répertoire de chansons de marins, de textes de Francis Carco et de créations personnelles, dont certaines furent reprises par Barbara. Elle créa le minuscule mais mythique cabaret de l’Ecluse en 1951 avec André Schlesser, Marc Chevalier et Léo Noël. Son nom reste indissociable de celui de Barbara, qu’elle contribua à faire connaître.
Merci à cp pour la photo Ducrocq
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