RIMBAUD Arthur (1854-1891)

Cimetière Boutet de Charleville-Mézières (08)
dimanche 20 décembre 2009
par  Philippe Landru

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Acte de naissance d’Arthur Rimbaud - Charleville, 1854.

Etoile filante de la poésie française, le nom d’Arthur Rimbaud continue de briller parmi les plus grandes lumières de la littérature.

Elève précoce, il fut remarqué par un professeur aux idées révolutionnaires, Georges Izambard, pour ses dons en latin et en rhétorique, mais aussi pour sa révolte et sa soif d’évasion. Ce dernier l’initia à la poésie moderne et lui ouvrit les portes de sa bibliothèque. Ce fut le début de l’envol de Rimbaud qui, très vite, choisit de se rendre à Paris. Vie d’errance et de débauche, c’est dans la capitale qu’il fit la rencontre de Verlaine, déjà fervent admirateur du jeune prodige. Naquit alors une relation passionnée et tumultueuse qui devint légendaire, notamment à cause du fameux épisode de Bruxelles où Verlaine, brisé par la possibilité d’une rupture, blessa son amant par balle. C’est à cette époque que le jeune poète écrivit ses deux recueils majeurs, Les Illuminations et Une saison en enfer. Mise en vers du ’dérèglement des sens’ prôné par le poète, l’oeuvre de Rimbaud s’attache à explorer les méandres de l’âme, de la perception et de l’imaginaire, et contribue ainsi à bouleverser de manière profonde la poésie symboliste. En 1875, Arthur Rimbaud cessa d’écrire, partit pour Londres, s’engagea dans l’armée des Indes néerlandaises puis devint trafiquant d’armes, laissant derrière lui une oeuvre fulgurante et atemporelle.

En 1891, il se fit rapatrier, une tumeur au genou droit s’étant déclarée. Il dut être amputé dès son arrivée à l’hôpital de la Conception de Marseille, puis repartit pour les Ardennes. Le cancer se développant, il repartit un mois plus tard, en train, pour aller « faire une bonne mort » à Marseille.

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Hôpital de la Conception - Marseille.
Cette plaque rappelle que c’est à cet endroit que Rimbaud mourut.

Il mourut à l’âge de 37 ans dans d’atroces souffrances, veillé par sa sœur cadette Isabelle. Sur son lit d’agonie, il supplia qu’on le fasse « remonter à bord » pour « partir pour Suez ». Néanmoins, son corps fut ramené à Charleville, où il est enterré dans la tombe de sa famille maternelle.


Merci à Ghislain Marry pour les photos. Merci à Michel Cornille pour la photo de la plaque.


Commentaires

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RIMBAUD Arthur (1854-1891)
dimanche 21 juillet 2019 à 14h41 - par  Frédéric Petit

Bonjour,
La plaque en hommage à Rimbaud à l’hôpital de la Conception à Marseille se trouve dans le hall A (elle succède à une autre plaque, plus simple, qui avait été apposée vers 1946 si ma mémoire est bonne). Le portail de l’hôpital, côté rue Saint-Pierre, a également été orné d’un grand portrait du poète.

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RIMBAUD Arthur (1854-1891)
samedi 20 juillet 2019 à 20h03 - par  Pincettes

Pour l’anecdote… Une boîte aux lettres au nom du poète est installée depuis plusieurs années à l’entrée du cimetière. Il y reçoit encore de 2 à 3 lettres par semaine, précieusement conservées par le gardien actuel.

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RIMBAUD Arthur (1854-1891)
samedi 29 novembre 2014 à 16h09 - par  hugongerard

Possèdant l ouvrage de Bertrand Beyern : Le guide des tombes célèbres édition : Le cherche

midi , j ’ ai lu concernant Rimbaud page 22 reposant au cimetière de Charleville-Mézières , qu il

était condamné à passer l ’ eternité dans la ville qu il haîssait , mais pourquoi cette haine envers

sa ville natale ou il a vu le jour ?.

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dimanche 30 novembre 2014 à 00h20 - par  MARRY Ghislain - EVIGNY (Ardennes)

« Je meurs, je me décompose dans la platitude, dans la mauvaiseté, dans la grisaille » écrivait Arthur RIMBAUD, le poète « anti -fleur bleue » en 1870, à peine âgé de 16 ans, dans sa ville natale de Charleville qu’il surnommait par dérision « Charlestown » !

RIMBAUD, ayant reçu une éducation très rigide par une mère bigote qu’il appelait « la Daromphe », fut un révolté fugueur permanent. A 16 ans déjà, alors que les Ardennes étaient envahis par les Prussiens en 1870, il ressentait un sentiment de mépris pour la collectivité, le monde bourgeois et clérical du Second Empire. Il se dressait contre toutes les conventions, d’où ses poèmes grinçants , incandescents parfois, et sa haine contre l’ordre établi et la vie sociale de l’époque, fuguant souvent à Paris rejoindre ses amis poètes.
Il cessera d’écrire en 1875 pour mener une deuxième vie faite d’errances et d’aventures !

RIMBAUD haïssait l’école, et pourtant il était toujours le meilleur élève du collège, le « héros » de l’établissement dans tous les concours, y compris les poésies latines et les versions grecques , à 14 ans !

C’était RIMBAUD, l’adolescent SUBLIME et le poète de génie , connu aujourd’hui sur toute la planète et qui n’a jamais connu l’opulence !