CREST (26) : cimetière
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Des poètes patoisants, des personnalités militaires, des historiens du protestantisme et des drapiers ; plusieurs évocations du coup d’Etat de 1851 : c’est toute l’histoire de la commune et au-delà de la région qui ressuscite dans le cimetière de Crest.
Curiosités
Un monument dédié à la mémoire des « victimes du 2 décembre 1851 », c’est-à-dire le coup d’Etat de Louis Napoléon Bonaparte. Cet épisode est intimement lié à la ville de Crest dans la mesure où la résistance à ce coup de force fut particulièrement fort dans la Drôme : on arrêta de nombreux opposants et ils furent enfermés dans la tour de Crest avant leur jugement (dans cette tour, que l’on peut visiter, on peut voir de très nombreux graffitis de ces proscrits du Second empire naissant).
Paradoxe des mouvances politiques : la ville de Crest a également élevé un monument à la mémoire de Jean-François Moutier (1790-1856), maire de Crest en 1851, qui obtint la Légion d’honneur en résistant à l’insurrection née du coup d’Etat !
Un monument à la mémoire des 38 victimes du bombardement américain du 13 août 1944 destiné, dans le cadre de la libération de la France, à détruire le pont de chemin de fer de Crest.
La tombe du capitaine en retraite Joseph Barnouin (1769-1837) qui « reçut un sabre d’honneur à Marengo ».
L’étonnante plaque du soldat Bardonnanche, « mort pour rien » en 1914.
Célébrités : les incontournables…
Aucune
… mais aussi
François-Jean ARMORIN (1923-1950) : grand reporter, il fut l’auteur de plusieurs ouvrages (Des Juifs quittent l’Europe, Le temps des terroristes…) et de reportages de guerre, en particulier en Asie. C’est en revenant d’une mission qu’il décéda dans un accident d’avion, au large de Bahrein. Son nom a été donné à un prix de journalisme. Sa tombe est ornée d’un relief de son profil.
Dans un même tombeau reposent plusieurs membres d’une même
famille qui s’illustra de manières diverses : François Eugène ARNAUD (1826-1905), pasteur, archéologue et historien célèbre du protestantisme. Il publia une nouvelle version du Nouveau Testament et plusieurs ouvrages sur l’histoire du calvinisme. Il était l’un des chefs de file du parti orthodoxe synodal. Avec lui repose son gendre, Elie PEYRON (1857-1941), avocat célèbre, qui fut l’auteur
de plusieurs ouvrages et publications. Félibre, ami d’Alphonse Daudet, Frédéric Mistral, Jules Claretie, Numa Gilly et de Benoît Malon avec qui il fonda la Revue socialiste, il défendit le maréchal Bazaine. Conseiller général du Gard, il fut également député SFIO suppléant du Gard. Sa fille épousa Edmond PONSOYE (1880-1954), pasteur de l’Église réformée et
historien du protestantisme, d’abord à Bourdeaux dans la Drôme puis à Montpellier (de 1911 à 1946). Il fut membre de la commission consultative du musée du Désert et de la Société d’histoire du protestantisme. Y repose enfin Edouard ARNAUD (1864-1943), architecte en chef des bâtiments civils et palais nationaux, qui enseigna aux Beaux-Arts et fut professeur de construction à l’Ecole centrale.
Le poète patoisant dauphinois Léopold BOUVAT (1851-1922).
Dans le tombeau de famille bovet, notaires de père en fils, repose le général Gabriel BOVET (1827-1884), qui fut gouverneur de Belfort.
Le compositeur Henri BRUNEL (1846-1901), qui fut le fondateur en 1875 de la Fanfare de Crest.
Le général Paul Vincent FAURE-BIGUET (1838-1919), qui servit en
1870 dans l’armée du siège de Paris. Il s’y distingua une première fois au combat de la Malmaison où il s’empara du chateau de Buzenval à la tête d’une colonne de francs tireurs, puis de nouveau à Champigny, ce qui lui a valu d’être promu chef de bataillon en janvier 1871. Il fut de 1901 à 1903 gouverneur militaire de Paris.
Le félibre et poète occitan Roch GRIVEL (1816-1888).
Paul LOMBARD-LATUNE (1765-1829) : industriel drapier et papetier, il fut en 1815 un éphémère représentant de la chambre des Cent-Jours. Il fut maire de Crest de 1820 à 1829.
Félix ROZIER (1872-1964) : maire de Crest en 1920, il fut élu sénateur de la Drôme en 1938.
L’architecte strasbourgeois Henri SALOMON (1878-1940).
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