Tests génétiques pour élucider les origines de la dynastie de Bohème
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Une équipe scientifique tchèque va s’efforcer d’élucider le mystère millénaire qui plane sur la dynastie des princes Prémyslides, considérés comme les fondateurs de la Bohème, en pratiquant des tests génétiques sur des ossements provenant des tombes les plus anciennes du château de Prague.
Ces tests ADN, déjà employés pour identifier des victimes de guerre au Vietnam et en Bosnie, permettront de déterminer qui étaient les 19 occupants de ces tombes attribuées à la famille qui régna pendant 400 ans sur le pays à partir du 9e siècle, comme l’ont expliqué les chercheurs au cours d’une conférence de presse.
« Ce projet est unique par son échelle : rien de cette ampleur n’a jamais été fait jusqu’à présent dans le monde », a déclaré l’expert Daniel Vanek qui a travaillé pendant trois ans en Bosnie.
Actuellement, les connaissances historiques sur la dynastie des Prémyslides restent très parcellaires et les chercheurs espèrent que « l’archéogénétique » permettra d’éclaircir l’histoire de la lignée légendaire.
Les tests visent notamment à vérifier que le prince Borivoj, le fondateur de la dynastie et le premier à choisir le site de Prague pour bâtir une forteresse en bois, a bien été enterré dans une des tombes.
« Pour l’instant, nous n’en sommes pas sûrs », a souligné l’archéologue Jan Frolik lors de la conférence de presse .
Les chercheurs espèrent aussi identifier un des corps, baptisé « le guerrier » du fait qu’il fut enterré avec son épée, en n’excluant pas qu’il soit plus ancien que celui du prince Borivoj, ce qui modifierait l’histoire de la dynastie.
Les tests sur les tombes royales seront complétés par l’analyse d’ossements provenant d’une cinquantaine de tombes ordinaires trouvés sur le site du château qui surplombe Prague.
Avant de pouvoir manipuler les très précieux restes des princes Prémyslides, l’équipe de chercheurs a peaufiné sa technique d’analyse sur des restes datant de l’âge de Bronze, vieux d’environ 3000 ans.
Les travaux menés par une équipe pluridisciplinaire de 15 chercheurs vont durer au moins trois ans et les premiers résultats devraient être connus l’an prochain.
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