LÉAUTAUD Paul (1872-1956)
par
Ecrivain français, il devint en 1907 sous le pseudonyme de Maurice Boissard critique dramatique au Mercure de France, puis à la Nouvelle Revue française et aux Nouvelles littéraires. Misanthrope, vivant retranché avec une multitude de chats, il n’en fréquenta pas moins le monde littéraire qui comptait. Il rédigea durant soixante trois ans son Journal littéraire, témoignage à la fois biographique mais également panorama de son époque, qu’il décrivit avec beaucoup de cynisme.
Ses positions politiques étaient réactionnaires. Son respect de l’ordre établi, son horreur du désordre et de la nouveauté, son dégoût du peuple, son mépris pour le patriotisme, la violence, la guerre, l’esprit de sacrifice et l’esprit grégaire le conduisirent toujours à adopter les opinions qui lui semblaient le mieux garantir sa tranquillité. Dans son journal d’après-guerre, il regrette l’occupation et se montre antisémite alors qu’il raillait dans sa jeunesse les antisémites et les anti-dreyfusards, il vitupère contre les ouvriers, jugés fainéants, les allocations familiales (car il déteste les enfants), les syndicats et les partis, surtout de gauche. La politique n’était pas son fort : il n’a milité dans aucune faction, n’a jamais voté.
Ses dernières paroles, avant de mourir, auraient été : « Maintenant, foutez-moi la paix ».
Il repose sous une sobre dalle. Son épitaphe (Paul Léautaud - écrivain français) est bien pompeuse et ne rend pas honneur à son cynisme. Lui-même avait rédigé une épitaphe beaucoup plus savoureuse :
Ci-gît Paul Léautaud - Plus connu : Maurice Boissard. - Quand on l’enterra : - « C’est bien tôt ! » - Dirent quelques-uns, mais à part - Beaucoup pensèrent : - « C’est bien tard. Sa tombe est ornée d’un petit chat lové.
La tombe nettoyée (2022)
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