MARLY-LE-ROI (78) : cimetière Bouilhet
par
Le cimetière de Marly-le-Roi ouvrit ses portes en 1843. Il forme un rectangle de taille modeste que l’on peut embrasser d’un seul regard. Ce cimetière est appelé « cimetière Henri Bouilhet » (voir plus loin) pour le distinguer du « cimetière de la Genêtrière », ouvert dans cette même commune en 1966. C’est dans ce second cimetière qu’il faudra chercher la tombe de la comédienne Simone Renant.
Curiosités
A l’entrée du cimetière se trouve un puit ancien mais refait.
Dans un coin du cimetière, l’étonnant tombeau de « Madeleine » porte l’épitaphe suivante : Devant l’envahisseur, à son devoir fidèle / De son maître elle a sut préserver la maison / Que sa tombe érigée auprès de lui rappelle / Son courage et son nom.
Le tombeau de Jean-Emile Lesenne, chasseur à pied, est orné d’un drapeau en bronze.
Une épée sur la tombe du général Pierre Nourrisson.
Célébrités : les incontournables...
... mais aussi
Philippe AUBOYNEAU (1899-1961) : amiral français, issu d’une famille de banquier français en Turquie, il exerça divers commandements outre-mer, avant d’être nommé sous-chef d’état-major de la flottille des torpilleurs de l’Atlantique. Rallié à la France Libre en juillet 1940, il réarma le croiseur léger Le Triomphant, à bord duquel il effectua plusieurs missions dans l’Atlantique et dans le Pacifique. Il succéda à l’amiral Muselier à la tête des FNFL et du commissariat à la Marine (avril 1942) et débarqua en Provence à la tête de la 3e division de croiseurs. Il dirigea en 1945 le débarquement au Tonkin. Il fut fait Compagnon de la Libération.
André BAILLON (1875-1932) : écrivain belge de langue française, il vécut une vie tourmentée ponctuée par quelques liaisons féminines qui nourrirent ses romans. Auteur d’une œuvre réaliste où son mal de vivre transparaît, il mit fin à ses jours après plusieurs tentatives de suicide. Son tombeau est orné d’un bas-relief par Adolphe Wansart (l’auteur du gisant sur la tombe Arbelot au Père-Lachaise).
Henri BOUILHET (1830-1910) : Neveu et beau-frère de Charles Christofle, fondateur de la prestigieuse Maison Christofle, Henri Bouilhet sortit ingénieur chimiste de l’École centrale en 1851. Il entra chez Christofle et mit au point la technique de la galvanoplastie dont le musée des Arts décoratifs possède de nombreux exemples. En 1910, il fut nommé président de l’Union Centrale des Arts Décoratifs dont il était membre fondateur. Ce cimetière porte son nom. Avec lui repose son fils André BOUILHET (1866-1932), peintre et orfèvre, qui reprit la direction de l’entreprise Christophle. Ils sont inhumés dans le caveau de X.B. Saintine.
Pierre BOURDAN (Pierre Maillaud : 1909-1948) : journaliste, il participa entre 1940 et 1944 à Radio Londres à l’émission « les Français parlent aux français ». A la Libération, il collabora à plusieurs journaux, dont le Figaro, puis se lança dans la politique. Député de la Creuse puis de la Seine de 1945 à 1948, il fut en 1947 un éphémère ministre de la Jeunesse, des Arts et des Lettres dans le gouvernement Ramadier. A ce titre, il inaugura le festival d’Avignon et celui de Cannes. Sa tombe est ornée d’un bas-relief en médaillon en bronze par Guy Charles Revol.
Paul COPIN-ALBANCELLI (1851-1939) : journaliste nationaliste, il ne cessa de développer, dans ses ouvrages et dans les journaux qu’il fonda, la thèse des complots maçonniques et juifs. Il fut l’un des premiers militants royalistes de l’Action française. Avec lui repose son épouse, la dramaturge Simone ARNAUD (Anne Copin-Albancelli : 1850-1901), qui fut jouée à l’Odéon.
L’humoriste René COUSINIER (1924-2007), dit René la Branlette : personnage totalement atypique, il se produisit dans un minuscule cabaret de Montmartre des années 50 aux années 80, spectacle composé de chansons et de sketchs salaces. Il enregistra plusieurs disques.
Victor DUVAL (1847-1913) : journaliste, il était membre de l’Association des journalistes parisiens et de celle de la presse monarchiste et catholique des départements.
Georges LE ROY (1885-1965) : comédien, il devint en 1919 sociétaire de la Comédie française où il était entré en 1908. Il fut l’auteur de plusieurs traités de diction. S’il fut avant tout acteur et metteur en scène de théâtre, on le vit également dans quelques films au cinéma dans les années 50. Catholique fervent, il tenta toute sa vie de réconcilier l’Eglise avec le monde du théâtre. Avec lui repose son épouse, la comédienne Jeanne DELVAIR (Jeanne Deluermoz : 1877-1949), qui tourna des films en costume pour le cinéma muet des années 1910-1920, puis se tourna vers le théâtre (elle était également membre du Français).
X.B SAINTINE (Joseph Xavier Boniface : 1795-1865) : nouvelliste et dramaturge français, il fut l’auteur de poèmes mais surtout de plus de deux cents pièces, souvent en collaboration avec Eugène Scribe. Il fut également l’auteur de livrets dont celui de Guillaume Tell pour Adolphe Adam. Il fut également le coauteur de l’histoire qui servit de base pour les Puritains de Puccini. Son tombeau est orné d’un médaillon érodé.
Victorien SARDOU (1831-1908) : dramaturge
français, il connut des débuts difficiles mais lancé par Virginie Déjazet qui s’enticha de lui, il occupa la scène théâtrale parisienne pendant cinquante ans. Il s’illustra comme auteur et comme librettiste – plus d’une centaine d’œuvres répertoriées sous son nom propre et sous pseudonymes – dans toutes les formes du théâtre de l’époque : comédie et drame bourgeois, vaudeville, opéra-bouffe, opéra, mélodrame et drame historiques. Son œuvre la plus célèbre demeure Madame Sans Gêne. Élu à l’Académie française en 1878, il fut l’une des figures dominantes de la vie théâtrale fin de siècle, traduit et joué dans toute l’Europe (en 1900, sa Tosca fournit le livret du célèbre opéra de Puccini). Il fut la cible privilégiée des rénovateurs qui lui reprochaient de ne pas sortir des recettes éprouvées de la pièce « bien faite » et d’une conception décorative du théâtre. Il fut à la fin de sa vie passionné par le spiritisme naissant. Il fut maire de Marly-le-Roi.
Paul WERRIE (1901-1974) : journaliste d’extrême droite, il tint durant la Seconde Guerre mondiale la rubrique « théâtre » de la publication collaborationniste “le Nouveau Journal”. A la radio, il anima quelques émissions sportives. Ces activités non politiques lui valurent toutefois une condamnation à mort par contumace. Il vécut dix-huit ans d’exil en Espagne, puis se fixa ensuite à Marly-le-Roi. Il participa activement à la rédaction de Rivarol et des Ecrits de Paris.
Jean WITOLD (Witold Jedlinski : 1913-1966) :
musicologue, chef d’orchestre et compositeur, Jean Witold sortit de l’oubli l’Adagio d’Albinoni, aujourd’hui une des pièces classiques les plus jouées. Dès 1948, il produisit pendant plus de dix ans, sur les ondes de la radiodiffusion nationale, une émission consacrée aux grands musiciens.
Les photos de tombes sous la neige sont de Yves Mernier : qu’il en soit ici remercié.
Commentaires