ATHIS-MONS (91) : cimetière

Visité en septembre 2008
mercredi 31 décembre 2008
par  Philippe Landru

Le cimetière d’ Athis-Mons a occupé quatre emplacements successifs : primitivement situé au côté nord de l’ église, il a été transféré, à une époque difficile à préciser mais certainement antérieure à 1520, les seigneurs d’ Athis étant alors les familles Poignant ou Viole, dans un terrain situé le long du chemin public d’ Athis à Mons, au nord du château et à la suite d’ un bois compris dans les limites du parc seigneurial. Le terrain du cimetière primitif au nord de l’ église fut annexé au jardin du prieuré, contigu aux dépendances du château.

Le 27 novembre 1744 une transaction entre Melle de Charolais et les chanoines aboutit à un second déplacement : en échange du terrain du cimetière, faisant enclave dans son parc, et d’ une partie du jardin du prieuré, de la base du clocher au début de la nef, Melle de Charolais céda pour servir de nouveau cimetière un jardin sis à l’ entrée du village, affecté à l’ usage du locataire de la ferme seigneuriale ; l’ ancien jardin de la ferme (situé au bout de la rue de la Juiverie, actuellement rue Lebeau, à l’ emplacement la salle des fêtes) devint ainsi le nouveau cimetière, troisième en date.

A partir de 1864, un autre terrain a été consacré par la commune à la création du cimetière actuel, le 4e en date. La désaffection définitive du cimetière de 1744 n’ a eu lieu que vers 1880. Le nouveau cimetière, d’ une superficie initiale de 4320 m2, a été agrandi en 1911 de 6200 m2, puis une seconde fois en 1945 au moyen de parcelles contiguës situées à l’ est et utilisées jusque-là comme jardins ouvriers.

Aujourd’hui, comme bien des cimetières du coin, le lieu est devenu bien asseptisé. Pas d’arbre, des batailons de tombes insignifiantes bien rangées, et quelques vieux monuments anciens abandonnées totalement illisibles. Saluons toutefois cet habitant d’Athis-Mons qui le jour de notre visite était en train de nettoyer la tombe de Corvisart (après avoir restauré celle du curé, voir plus bas), ainsi que l’amabilité du conservateur du cimetière qui nous a aidé, malgré un ordinateur en rade, à localiser les tombes recherchées.

Curiosités

-  L’étonnante tombe -pourtant en reprise- d’Henri Voisin, jeune homme de vingt cinq ans mort en 1945, constitué d’un tablier porté par quatre cariatides figurant les arts.
-  Une vierge polychrome récemment nettoyée sur la tombe du curé François Laurent, seule statue du cimetière.
-  Un emplacement réservé à la tombe de soldats allemands (14/18).

Les personnalités : les incontournables...

-  Jean-Nicolas CORVISART
-  Pierre MIQUEL

... mais aussi

-  Le général Charles-Louis BELHAGUE (1871-1942) : inspecteur du Génie, il fut un organisateur des études et de la construction ds fortifications dans le cadre de la ligne Maginot. Présidant le C.O.R.F. (Commission d’Organisation des Régions Fortifiées), dépendant directement du ministère de la Guerre, c’est lui qui décida de l’emplacement des bastions et des structures défensives en fonction des besoins et de la topographie.
-  Micheline LUCCIONI (Micheline Labourot : 1930-1992) : cette comédienne tourna bien pour le cinéma (elle commença en 1956 dans Gervaise de René Clément), et même pour la télévision, mais c’est essentiellement au théâtre qu’elle pu exprimer son talent. Elle a été rejointe dans la tombe par son fils, l’acteur José LUCCIONI (1949-2022). Essentiellement actif dans le doublage, il fut notamment la voix française régulière d’Al Pacino entre 1995 et 2021. Il dirigea également le doublage de nombreux films, séries et téléfilms.
-  L’avioneur et ingénieur d’avant garde Nicolas Roland PAYEN (1914-2004), qui avait été le premier à faire voler un avion en aile delta, le Payen 100, le 17 avril 1935.
-  Frère PHILIPPE (Mathieu Bransiet : 1792-1874), qui fut pendant 36 ans (de 1838 à sa mort) le supérieur général des Frères des écoles chrétiennes, congrégation spécialisée dans l’enseignement primaire, qui joua un rôle majeur dans la diffusion de l’instruction au XIXe siècle. Il fut le fondateur du pensionnat de Passy à Paris. On lui doit des livres de piété, mais aussi de nombreux manuels scolaires couvrant toutes les disciplines. Il repose dans le tombeau collectif de l’ordre.
Jean Louis Henri PUCEY (1841-1900) : architecte, il oeuvra dans les communes d’Ablon et d’Athis-Mons : c’est lui qui édifia l’actuelle mairie d’Athis.


Commentaires

ATHIS-MONS (91) : cimetière
samedi 3 août 2013 à 19h51

Je signale aussi la tombe du peintre Françoise Boudet (1925-2012), Premier Grand Prix de Rome de Peinture, en 1950

Brèves

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samedi 29 octobre 2022

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Contrairement aux articles, vous ne pouvez pas interagir sur les rubriques : aussi, si vous avez une information nouvelle à apporter sur un département, merci de laisser votre message en indiquant clairement le département et la commune concernée sur un article dédié uniquement à cela : Le patrimoine funéraire en France : classement par départements

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