LE VILLARS (71) : cimetière
par
Quatre personnalités d’inégale notoriété reposent au sein du petit cimetière de Villars :
Le pianiste Alfred CORTOT (1877-1962), considéré
comme un des plus grands instrumentistes et pédagogues de la première partie du XXe siècle. Il fonda en 1905, avec Pablo Casals et Jacques Thibaud, un trio de musique de chambre dont la réputation devint rapidement internationale. À côté de ses activités d’interprète, Alfred Cortot mèna une carrière d’enseignant. Il fut nommé professeur au Conservatoire de Paris en 1907, puis fonda en 1919 l’École normale de musique de Paris qui porte désormais son nom. Résolument moderne, Cortot veut que l’Ecole comporte un cursus complet, avec l’étude approfondie d’un instrument, le solfège, l’écriture, l’histoire de la musique, la pratique du répertoire et de la pédagogie, mais également d’autres disciplines liées à l’expression artistique. Il fut durant la Seconde Guerre mondiale Haut-Commissaire aux Beaux-Arts du gouvernement de Vichy, membre du Conseil national (partisan déclaré de la collaboration). En 1942, durant l’Occupation, il fut l’un des pianistes français à être allé, à la demande des autorités allemandes, se produire à Berlin. Ces faits lui vaudront quelques reproches à la Libération, sans que pour autant il ait à subir de réels ennuis. Nombreux sont ses élèves qui firent carrière : Clara Haskil, Dinu Lipatti, Samson François, Vlado Perlemuter, ou bien encore Marguerite Monnot qui, avant de devenir le compositeur attitré d’Édith Piaf, fut une concertiste talentueuse. Alfred Cortot enregistra de nombreux disques, spécialement de Chopin, Schumann et Liszt, dont il était un interprète d’exception.
Le statuaire Désiré MATHIVET (1887-1966), qui fut l’élève de Rodin et l’ami de Picasso.
La peintre expressioniste Mireille MONTANGERAND (1914-2003).
Le pionnier de l’aéronautique Gabriel VOISIN (1880-
1973). Il s’initia dans les ateliers d’un autre célèbre pionnier, l’avocat Ernest Archdeacon. Il s’illustra très tôt dans le domaine de l’aviation. Avec son frère Charles, il créa sa propre entreprise : il construisit l’avion qui permit à Henry Farman de remporter en 1908 le prix Deutsch de la Meurthe-Archdeacon récompensant le premier kilomètre effectué en circuit fermé. Malgré la mort de son frère Charles en 1912 lors d’un accident d’automobile, il poursuivit jusqu’en 1914 la construction d’avions. La fortune vint avec la guerre, au début de laquelle il présente au ministère de la Guerre le premier avion entièrement métallique. Sa fabrication à plus de 8 000 exemplaires et de nombreuses licences de ses brevets permirent son développement. Marqué par les horreurs de la guerre auxquelles il avait involontairement participé, il se détourna de l’aviation après 1918 et se lança dans la construction automobile, domaine dans lequel il connaîtra un égal succès durant les années 20 et 30. En 1936, Gabriel Voisin dut laisser le contrôle de ses usines à ses financiers. Il se retira ensuite sur les bords de sa Saône natale.
Outre ces personnalités, on remarque également la composition contemporaine sur la tombe du jeune Marc Gauci.
Dans le domaine de la littérature, c’est dans ce cimetière qu’Anatole France fait inhumer Jérôme Coignard, le héros de La Rôtisserie de la reine Pedauque.
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