SAINT-SAUVEUR (24) : cimetière
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Autour de l’église de Saint-Sauveur, petit village à quelques kilomètres de Bergerac, le cimetière a été désaffecté comme c’est le cas dans la plupart des communes. Plutôt que de tout enlever, la municipalité à fait le choix intelligent de laisser plusieurs tombes anciennes autour de l’édifice, ce qui confère à la petite esplanade de gazon un grand charme.
Parmi ces tombes, un enclos contre le mur de l’église abrite la dernière demeure du philosophe Pierre MAINE de BIRAN (Marie-François-Pierre Gontier de Biran : 1766-1824), que tous les Bergeracois connaissent puisqu’il donna son nom au lycée de la ville.
Maine de Biran fut Garde du corps de Louis XVI, se tint à l’écart pendant toute la Révolution, puis s’opposa à Napoléon. Il fut anobli par Louis XVIII. Sa rencontre, en 1798, avec les Idéologues (Cabanis, Destutt de Tracy...) fut déterminante. Son œuvre majeure, l’Essai sur les fondements de la psychologie, parut en 1859. L’itinéraire intellectuel de Maine de Biran fait la transition entre le XVIIIe siècle matérialiste et le XIXe spiritualiste : d’abord athée, disciple du sensualisme de Condillac et des idéologues, il rejoignit ensuite le christianisme.
Maine de Biran eut une profonde influence sur la littérature d’investigation psychologique, notamment sur Marcel Proust, mais également sur Henri Bergson.
En face de l’église, un monument commémoratif orné d’un médaillon en bronze rappelle sa mémoire, mais ne saurait être confondu avec son tombeau.
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