PRUNAY-EN-YVELINES (78) : cimetière

Deux personnalités, un père et une fille, reposent dans le même caveau au cimetière de Prunay-en-Yvelines.

 Georges GORSE (1915-2002) : peu connu, il fut pourtant une personnalité

politique majeures des années 50 aux années 70, dans le contexte agité de la décolonisation. Entré dans la Résistance dès 1940, il participa en 1943 à la mission diplomatique de la France Combattante envoyée en Union soviétique, puis entra la même année au cabinet du président du gouvernement provisoire, général de Gaulle, à Alger. Élu député socialiste SFIO de la Vendée à la première et à la seconde Assemblée nationale constituante, il fut réélu en 1946 à la première Assemblée nationale de la Quatrième République. Il fut nommé sous-secrétaire d’État aux affaires musulmanes dans le gouvernement Blum (décembre 1946-janvier 1947), sous-secrétaire d’État à la France d’outre-mer dans le gouvernement Bidault (octobre 1949-février 1950), et délégué-adjoint de la France à l’ONU en 1950. Battu aux élections législatives de 1951, il fut désigné pour être membre de l’Assemblée de l’Union française. En 1957, Guy Mollet le choisit pour être le premier ambassadeur de France en Tunisie nouvellement indépendante, auprès de Habib Bourguiba. Le Général de Gaulle le confirma dans ce poste à son retour au pouvoir en 1958, puis il le nomma, peu après la signature du Traité de Rome, représentant permanent du Gouvernement français auprès des Communautés européennes en 1959. A la suite des accords d’Evian avec le FLN, le général de Gaulle, renouvelant l’expérience de Tunisie, le nomma ambassadeur de France en Algérie, poste qu’il occupa de 1963 à 1967.

Sous la Ve République, il fut élu député des Hauts-de-Seine sous les couleurs gaullistes (de l’UNR-UDT au RPR) de 1967 à 1997. Il occupa à nouveau des fonctions ministérielles dans les gouvernements Debré, Pompidou et Messmer (successivement secrétaire d’État aux Affaires étrangères, ministre de la Coopération du premier, ministre de l’Information du second en 1967 et ministre du Travail, de l’Emploi et de la Population du gouvernement en 1973).
Il fonda en 1968 le Mouvement pour l’indépendance de l’Europe, préfigurant assez largement le souverainisme qui vit ultérieurement se rapprocher des membres de la droite et de la gauche opposés au fédéralisme européen. Ses compétences reconnues d’orientaliste, lui valurent d’être en 1975 chargé de missions au Proche-Orient, à Damas et à Beyrouth, par le président Giscard d’Estaing. Il entama également, à cinquante six ans, une seconde carrière, qui dura vingt ans de 1971 à 1991, en tant que maire de la deuxième ville de la région parisienne par sa taille, Boulogne-Billancourt, qui lui doit en particulier d’avoir dévié l’intense trafic routier par le nord et le sud de la commune. Bon connaisseur du monde et de la civilisation arabe, il s’opposa à la Guerre du Golfe en 1991.

Avec lui repose sa fille, la journaliste et animatrice KRIS (Corinne Gorse :

1948-2009). Voix emblématique de France Inter et de Fip, elle avait débuté sa carrière dès 20 ans à France Inter, à "L’Oreille en coin", une émission satirique. Au début des années 1970, elle participa au lancement de France Inter Paris, qui devient FIP, une radio innovante pour l’époque, essentiellement composée de musique, d’informations et de flashes sur la circulation dans Paris.

Elle a ensuite animé plusieurs émissions sur France Inter, dont "Roue libre" (1996-1999) et "Portraits sensibles" (2000-2004), qui toutes connurent un large succès. Depuis 2005, elle animait "Kriss Crumble" le dimanche, une émission faite de reportages, montages, sketches ou interviews intimes.

Post-scriptum

Merci àChristian Pertuzon pour la photo.

Commentaires

CP 25/01/2011 à 11:56

De Jacques Vendroux à Macha Béranger, en passant par l’oubliée Michèle Demay, c’est fou comme avoir un géniteur au bras long dans les médias de la Véme République vous propulsait au pinacle des ondes d’état si vous étiez le rejeton (Pas terrible à l’école) de ces gens importants !

19/11/2014 à 16:52

Coucou Corinne, 5 ans aujourd’hui que les ondes de France INTER, dans le journal de 13 heures, se sont Kriss..pées pour nous dire que cette fois, tu nous avais quittés. j’ai regardé le rebord de chaque nuage.
et puis, Jean luc HESS a pris l’antenne. Vous vous aimiez bien

Je me souviens de ton dernier No« l, en solo et de ta lucidité : "ça te faisait chier mais tu croyais bien que tu allais mourir"
Tu le pressentais...en octobre, tu m’avais dit que tu n’y croyais plus. Ta jambe s’était brisée.
Depuis, par la voie des ondes, je continue de te raconter ce que tu m’as demandé de vivre.
car tu m’as dit que j’allais VIVRE et que j’avais bien de la chance... mais j’ai toujours pas le mode d’emploi.

A bien y réfléchir, tu as réussi le projet de vie qui te tenait le plus à coeur :
Dormir, pour l’éternité, entre tes parents adorés.
Alors, je t’embrasse en ce 19 novembre 2014, légal ou pas.
et merci Kriss, du regard que tu as posé sur chacun d’entre nous, qui avons eu la chance de te connaître.
à bientôt
Nadia G.

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