BERGERAC (24) : cimetière Beauferrier

Visité en août 2007

Le cimetière Beauferrier est le plus important de Bergerac (il ouvrit ses portes dans les années 1830). S’il ne brille pas par son cadre (totalement plat, peu arboré, bordé par la ligne de chemin de fer), la lumière ambiante par beau soleil et quelques tombeaux dignes d’intérêt le rendent agréable à la visite.

Curiosités

  Un obélisque élevé par la ville en 1833 à la mémoire de patriotes Polonais réfugiés en Dordogne.

  Quelques belles sculptures sur des tombeaux de notabilités locales.

  Il existe une tradition de littérature occitane à Bergerac qui est matérialisée dans ce cimetière par quelques plumes locales, comme Jean Beaussoleil, dont la tombe est présentée plus bas.

  Le cimetière a su conserver quelques enclos familiaux, ceints de grilles ou de haies de buis.

Célébrités : les incontournables...

Aucune.

C’est en vain qu’on y chercherait Cyrano, qui n’a jamais mis les pieds ici [1] !

... mais aussi

  Jean BEAUSSOLEIL (1803-1837) : presque illettré, il composa des poèmes en langue française et en langue d’Oc. Il mourut à 34 ans, et son élégie fut prononcée par Jasmin qui vint sur sa tombe six ans après.

 La famille de cirque BELLISARIO, spécialisée dans ses dompteurs, en particulier d’ours : ici reposent notamment Paul (1902-1951) et ses deux fils Louis et Pierre.


  Le général d’Empire Jean BOUDET (1769-1809), qui lutta contre les Anglais en Guadeloupe avant d’administrer l’île au nom de la France. Victorieux à Lodi et à Marengo, il fut fait comte d’Empire par Napoléon. A Wagram pourtant, il s’attira le mécontentement de l’Empereur pour avoir perdu son artillerie : il semble qu’il ne s’en remit pas et mourut peu après. Son nom figure sur l’Arc de Triomphe. Seul son coeur repose dans la sépulture de famille, tout au fond du cimetière.

  Antoine DURAND DE CORBIAC (1777-1842) : maire de Bergerac, il fut député de Dordogne de 1837 à 1842. Il repose dans un enclos familial dans lequel se trouve également ce qui serait la plus ancienne tombe du cimetière, celle d’Henriette PICAULT (1769-1838), maîtresse de Chateaubriand durant son exil à Londres, qui épousa en seconde noce un baron d’empire ministre de la marine de Louis XVIII. Elle fut l’inspiratrice du personnage d’Atala dans le roman eponyme.

  Le Compagnon de la Libération Marcel ORSINI (1911-

1999) : d’origine corse, il servit en tant que médecin chef en Afrique durant la Seconde Guerre mondiale. Après la Libération, il fut affecté à la direction du service de santé de la 1ère Armée française puis des troupes d’occupation en Allemagne (1945-1946). Il servit enfin à Madagascar, puis en Nouvelle Calédonie.

  Eloi OUVRARD (1855-1938) : auteur de quelque 800

chansons (La Fille du rémouleur, L’Amant de la cantinière, Le Bi du bout du banc...), il fut le créateur du comique troupier, qu’il lança dès 1877 avec l’Invalide à la tête de bois, genre bientôt relayé par toutes sortes d’émules, dont les plus célèbres furent Polin, Bach ou plus tard Fernandel. Son répertoire fut repris par son fils Gaston, avec lequel il ne doit pas être confondu, qui fut l’interprête de la fameuse scie Je ne suis pas bien portant [2] Ouvrard réjouit son public par son jeu de mains volubile et sa manière d’entrechoquer ses genoux pour rythmer la musique.

 L’homme politique socialiste Louis PIMONT (1905-1975) : originaire de

Corrèze dont il fut préfet, il s’implanta à Bergerac dans le sillage de Robert Lacoste, en devint maire puis député de 1962 à 1968 puis de 1973 à sa mort.

 Catherine POZZI (1882-1934) : fille de Samuel Pozzi,

inhumé au cimetière protestant de Bergerac, elle fréquenta les esprits les plus marquants de son époque. Sa liaison avec Paul Valéry, rencontré en 1920 alors qu’elle était en train de se séparer d’Édouard Bourdet, la bouleversa, la combla et la détruisit. Amie de Rainer Maria Rilke, de Julien Benda, de Daniel Halévy, d’Anna de Noailles, de Jean Paulhan et de bien d’autres, elle mourut minée par la tuberculose. Elle est connue pour six poèmes fulgurants, Mesures, publiés en 1935. Elle repose dans le tombeau de sa mère dans ce cimetière.

 Le Compagnon de la Libération Jean REY (1920-1943), qui

s’engagea dès 17 ans dans l’aviation civile. Il fut affecté dans le groupe de chasse Normandie qui combattait en URSS aux cotés de l’Armée rouge, mais il fut abattu dans son avion par la Flak allemande. Son corps fut rapatrié à Bergerac.

  L’homme de lettres catalan Ramon XURIGUERA (1901-1966).

Post-scriptum

Merci àMarie Beleyme pour les photographies.

Notes

Commentaires

12/05/2013 à 10:32

Les municipalités pourraient faire quelques efforts pour leurs administrés célèbres ( OUVRARD ) en entretenant un peu leurs scépultures ...

Itshel 23/03/2023 à 18:43

Hello ! I’m visiting Bergerac in the next month and would love to explore the cemeteries. Do they have a directory of the families/people buried in there ? Thanks !

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