C’est dans ce petit cimetière de la périphérie de Marseille, étonnante campagne au coeur de la ville, que repose Marcel Pagnol (1895-1974). Sur sa simple dalle en pierre de Cassis, on peut lire l’épitaphe suivante : "Fontes, Amicos, Uxorem dilexit" (Il a aimé les sources, ses amis, sa femme). Il repose parmi les siens : sa famille, mais également ses amis, que les lecteurs connaissent puisqu’il en fit des personnages de ses romans.
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Nul ne sut mieux que lui évoquer le monde et le parler expressif de Marseille tel qu’il existait entre les deux guerres. Sa trilogie (Marius, Fanny et César) en fut l’illustration parfaite. Intéressé par le cinéma, il adapta l’oeuvre de Giono à l’écran (Regain) et donna à Raimu ses meilleurs rôles. Ses souvenirs de jeunesse (la Gloire de mon père, le Château de ma mère) furent en revanche portés à l’écran par Yves Robert. Il fut rejoint en 2016 par celle qui fut son épouse et sa muse, l’actrice Jacqueline PAGNOL (1920-2016), pour laquelle il écrivit et réalisa Manon des Sources. Elle tourna une dizaine de films dans les années 1940-50. Elle s’employa ensuite à faire rayonner l’oeuvre de son époux.
Dans ce même cimetière repose, outre les membres de la famille de Marcel,
plusieurs personnages qui lui furent chers. C’est le cas de Marius BROQUIER (et pas Brouquier, comme on le lit trop souvent : 1899-1977), l’ami d’enfance de Marcel devenu maçon et qui lui réalisa un grand nombre de ses décors de films (une reproduction de la petite maison d’Angèle figure sur sa tombe).
C’est également le cas de Batistin David MAGNAN (1898-1918), le "Lili
des Bellons" de l’oeuvre de Pagnol, qui tomba sur le Front loin de ses collines provençales.
Post-scriptum
Merci à Michel Schreiber pour le complément photographique.
Commentaires
Se trouve aussi dans ce cimetière la tombe du décorateur maçon de son état Marius BROQUIER qui qui réalisait tout les décorts de film en dur . La maison d’Angel de reproduite en miniature sur sa sépulture
Monsieur Pagnol inoubliable . il y a un mois je suis venu me receuillir sur sa tombe . J’ai fait le trajet de ses collines de mes collines . C’est magnifique , la pollution on ne connait pas tout là haut loin de tout. Le Tahomé , le Garlaban , la source de Manon et j’en passe .En marchant comment ne pas penser à lui à mes pas sur les siens et à ceux de Lili des Belons son petit frère des collines.
je me recueille souvent dans ce petit havre de paix, ce jolie petit cimetière en saison chaude, avec le chant des cigales ,c’est un plaisir de se receuillir aupres de toutes ces tombes ,et en particulier celle de marcel pagnol..j’habite sausset les pins et pourtant je ne me lasse jamais de venir a la treille..
Les souvenirs d’enfance de Pagnol sont souvent lus durant l’enfance, ce qui fait que des détails y figurent"¦ Echappant au niveau de compréhension d’un enfant ! Le jeune frère de Marcel, Paul, est ainsi décrit comme ayant de temps à autres des crises le montrant allongé, les yeux perdus dans les étoiles, comme en transes. S’il devient berger, sorte d’accroc "anti-bourdeusien" pour ce fils de directeur d’école, et frère d’agrégé d’anglais, c’est qu’il est épileptique. On ne prononce pas le nom de la maladie, et un enfant n’est guère avisé du sens de ce genre de mal.
Les Kennedy avait une grande sœur, Rosemary, qui elle aussi "ne tournait pas rond", du genre attardée possiblement exaltée. Faisant tâche dans la famille, on l’opéra à crâne ouvert pour tenter d’améliorer les choses : Ce fut une catastrophe, son âge mental resta celui d’une fillette de quatre ans, jusqu’à un âge avancé, on la cacha dans un établissement psychiatrique, on l’effaça du tableau, seule une de ses sœurs l’en extraira, sur la fin, prise de remords.
Paul Pagnol aussi fût opéré dans les années trente pour tenter de soigner son "Haut mal" qui s’aggravait, il mourut sur le billard. Singulière époque où des deux côtés de l’Atlantique on explorait de manière empirique les cerveaux, avec les moyens d’alors ! Ravel peut être ajouté à cette liste de cobayes ayant fait les frais d’expériences de la dernière chance"¦ Le dernier affligé notable sera"¦ Jack Nicholson dans "Vol au-dessus d’un Nid de Coucous " ! Le crime en blouse blanche.