TAGLIONI Marie (1804-1884)
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La plus grande danseuse de l’époque romantique, qui imposa le tutu et la technique des pointes, et qui connut la notoriété dans toute l’Europe, se joue des taphophiles dans plusieurs cimetières. Elle apparaît officiellement sur les plans du cimetière Montmartre : en réalité, on sait qu’elle ne reposa jamais à Montmartre, mais qu’elle y enterra sa mère, Sophie Taglioni (le tombeau de cette division porte bien une plaque sur laquelle on peut lire : Marie Taglioni à sa mère bien aimée). Néanmoins, l’administration du cimetière maintint longtemps la confusion, si bien que c’est essentiellement sur cette tombe que se fixa la coutume, pour les jeunes danseuses, d’aller rendre hommage à leur célèbre devancière en déposant leurs premiers chaussons sur ce qu’elles croient être sa tombe.
Depuis la dernière révision, les plans du cimetière Montmartre n’indiquent plus sa présence : parions qu’il faudra du temps pour que la supercherie cesse de dérouter les danseuses !
Morte à Marseille, Marie Taglioni fut inhumée au cimetière Saint-Pierre de cette ville : ce premier tombeau existe toujours mais lors de ma dernière visite dans ce cimetière (janvier 2011), sa tombe était en reprise ! Espérons que le cimetière aura la sagesse de conserver ce désormais cénotaphe.
- Le tombeau de Marie Taglioni à Marseille en exclusivité ! Au premier plan, la funeste plaque de reprise.
- Marie Taglioni est bien indiquée sur le cénotaphe.
Plus tard, son petit-fils réunit la famille dans un caveau au Père-Lachaise, dans la 94ème division : c’est donc bien au Père-Lachaise qu’elle repose aujourd’hui (des chaussons de danse se trouvent également sur sa tombe, déposés par des jeunes danseuses qui n’ont pas été bernées par le tombeau de Montmartre).
- Le vrai tombeau, au Père-Lachaise : le faible nombre de chaussons témoigne que la supercherie de Montmartre perdure !
Le tombeau Taglioni de Montmartre demeure le plus impressionnant : une pile considérable de chaussons de danse se décompose au fil des saisons, finissent par s’aglomérer en une composition qui pourrait passer pour une sculpture contemporaine pour un regard distrait !
- Le « faux » tombeau de Montmartre.
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