GRUSSENHEIM (68) : cimetière
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C’est autour de l’église que se trouve le petit cimetière de Grussenheim.
Les combats pour la libération de la ville furent particulièrement intenses autour de ce cimetière dans la journée du 28 janvier 1945. A l’entrée, la pierre tombale dite « de l’ange décapité » touché au ventre par une balle de gros calibres en reste un témoignage.
Le long de l’église, des stèles anciennes furent conservées. Parmi elles, celle de Léopold Eberhard de Rathsamhausen (+1795), dernier seigneur de Grussenheim, et de son épouse Frédérique Françoise de Malsen de Tilborch (+1789), réalisé en 1838.
A l’arrière de l’église, un cimetière militaire fut inauguré en 1948 : 34 stèles identifiées par des croix de bois à l’origine, remplacées l’année suivante par des stèles en grès des Vosges. Parmi les victimes figurent deux Compagnons de la Libération :
Le lieutenant Jean ÉON (1915-1945) : Normand employé dans une affaire française au Cameroun, il refusa la défaite et s’engagea fin décembre 1940 à la 13e Demi-brigade de Légion étrangère (13e DBLE) des Forces françaises libres. Il prit part à la campagne d’Erythrée, à la campagne de Syrie en juin 1941, puis à celle d’Egypte où il participa à la bataille d’El Alamein. Débarqué en Provence en août 1944, il intervint dans toutes les opérations de son unité : Provence, Vallée du Rhône, Vosges et Alsace, où il fut tué par une rafale de mitrailleuse.
Le lieutenant-colonel Joseph PUTZ (1895-1945) : ancien gazé de la Première Guerre mondiale, il s’engagea en 1936 dans les Brigades internationales qui combattaient auprès des Républicains espagnols. Secrétaire de mairie en Algérie en 1939, il fut contraint de démissionner par les autorités de Vichy et partit pour le sud du Maroc pour éviter l’arrestation. En décembre 1942, après le débarquement allié, le il leva une compagnie dans la région de Fez au Maroc, composée majoritairement de Républicains espagnols, d’ex-internés gaullistes et d’anciens légionnaires antifascistes. Il participa à la campagne de Tunisie et se rallia aux forces gaullistes. Le commandant Putz fut alors nommé au commandement du 3e Bataillon du Régiment de marche du Tchad mis sur pied, au sein de la 2e DB du général Leclerc, avec des troupes FFL et de l’armée d’Afrique. Il débarqua en Normandie à la tête de son unité, puis après la libération de Paris aux campagnes des Vosges puis d’Alsace, où il prit part à la Libération de Strasbourg. Il fut tué par l’éclatement d’un obus au moment où il préparait l’offensive sur Grussenheim.
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