BONHEUR Rosa (Marie-Rosalie Bonheur : 1822-1899)

Père Lachaise - 74ème division
jeudi 2 mars 2023
par  Philippe Landru

C’est à la campagne que se déroula l’enfance de Rosa, d’où son intérêt qui ne se démentit jamais pour la vie agreste et les animaux, tant domestiques que sauvages. Suite à des déconvenues familiales, la famille, désargentée dut partir pour Paris, ce qui n’empêcha pas son père, un professeur de dessin Saint-Simonien aux idées progressistes, d’initier sa fille à la musique et à la peinture.
Rosa Bonheur, à 13 ans, abandonna son travail de couturière pour se consacrer entièrement à la peinture et au dessin. Elle se rendit au Louvre où elle fut autorisée à copier les œuvres qui lui plaisaient, à l’exception des nus qui restaient interdits aux femmes, et ce depuis la Renaissance, ce qui explique que les peintres femmes se soient consacrées davantage aux natures mortes et aux paysages qu’aux scènes mythologiques ou historiques, réservées aux hommes.

En 1839, Rosa Bonheur commence à étudier les animaux, qui devinrent sa spécialité, tant en peinture qu’en sculpture. A partir de 1841, elle exposa chaque année au Salon de Paris. En 1848, grâce à un tableau Bœufs et Taureaux, race du Cantal, une médaille d’or lui fut décernée. Suivirent alors des commandes de plus en plus fréquentes et de mieux en mieux payées, tant par l’Etat que par de riches amateurs.

En 1852, pour pouvoir se rendre sur les marchés aux bestiaux, elle obtiet auprès de la préfecture de police l’autorisation de porter des pantalons. [1] Non conformiste, Rosa Bonheur refusa de se marier, porta les cheveux courts, fuma le cigare et monta à cheval, non en amazone, mais comme un homme. Transgressant les codes alors convenus de la féminité, elle vécut avec son amie d’enfance Nathalie Micas, jusqu’à la mort de celle-ci. Elle fut la première artiste dans l’histoire de la peinture qui voit le marché de l’art spéculer sur ses tableaux de son vivant

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N. Micas et R. Bonheur

En 1860, Rosa Bonheur s’installa à By en Seine-et-Marne, où elle fit construire un très grand atelier et aménagea des espaces pour ses animaux. En 1865, elle fut la première femme promue Officier de la Légion d’honneur, qui lui fut remise par l’impératrice Eugénie. Ce qui déchaîna la fureur d’écrivains comme Barbey d’Aurevilly pour qui c’était ‘’une usurpation’’. Elle mourut sans avoir achevé son dernier tableau de grand format, La Foulaison du blé en Camargue.

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A. Klumpke

Elle fut inhumée à Paris concession que la famille Micas lui avait léguée. Elle y repose aux côtés de Nathalie MICAS (1824-1889), également peintre, des parents de cette dernière, et d’Anna KLUMPKE (1856-1942), peintre étatsunienne qui vécut avec Rosa jusqu’à la fin de sa vie, la portraitura, et écrivit sa biographie. Elle fut en outre sa légataire universelle.

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Rosa Bonheur par A. Klumpke


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[1Cette ‘’demande de travestissement’’ ne sera abrogée qu’en… 2013 !


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