BERLIET Marius (1866-1949)

Nouveau cimetière de la Guillotière de Lyon (69)
vendredi 11 novembre 2022
par  Philippe Landru

Fils d’un fabricant textile, il se passionna, contre l’avis paternel, pour les premiers vélocipèdes, tricycles à moteur et voiturettes. Sans être ingénieur ni mécanicien, comme Louis Renault ou André Citroën, il conçut une première voiturette en 1894, qu’il améliora par un deuxième prototype en 1897. Rapide (40 km/h) et performante en côtes, sa voiturette lui ouvrit tous les espoirs. Il acheta son premier hangar en 1899, qui fut suivi par une véritable usine à Montplaisir en 1905, puis de la plus grande usine automobile de France, bâtie à Vénissieux de 1915 à 1918. Il se tourna dès le début du siècle vers la construction d’autobus et de camions, avec un vrai succès dans l’organisation de transports publics. En dépôt de bilan en 1921 malgré ses succès commerciaux, il se relança par l’innovation en démontrant, par des expéditions dans le Sahara, la qualité de ses camions à 6 roues « tous terrains » ou équipés de gazo-bois (futurs gazogènes). Le premier camion à moteur diesel sortit de ses usines en 1931.

D’une guerre mondiale à l’autre, les usines mécaniques furent mises à contribution : obus, camions, chars… Si la 1ère apporta à Berliet les honneurs et la prospérité jusqu’en 1921, la Seconde, de la réquisition de 1939 à la production pendant l’Occupation, le vit condamner à la Libération pour « collaboration économique ». Il mourut sans avoir vu le Conseil d’Etat annuler mi-1949 l’administration-séquestre de ses biens et la reprise progressive de l’activité industrielle familiale. En 1978, l’entreprise fut absorbée par Renault. Sa villa construite en 1910 à Montchat, et classée à l’Inventaire des Monuments historiques, abrite depuis 1982 la fondation pour l’automobile Marius-Berliet dédiée à l’histoire du camion français.

Lui et sa famille appartenaient à la Petite Église de Lyon, groupe de catholiques traditionalistes né de l’opposition au Concordat de 1801.


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