SAINT-SALVADOUR (19) : cimetière

visité en août 2019
dimanche 30 octobre 2022
par  Philippe Landru


Saint-Salvadour posséda son « facteur Cheval » : Antoine PAUCARD (1886-1980). poète et sculpteur autodidacte, tour à tour cultivateur, maçon, révolutionnaire et voyageur, il fut également un créateur de chansons « limousinantes » (il dédia une chanson à chacune des maisons qu’il construisit). Personnage atypique : en 1931, il répondit à l’appel du gouvernement français qui cherchait une famille pour aller s’installer sur l’îlot désert de Clipperton, mais sa candidature ne fut pas retenue. Bien qu’il n’ait pas été membre du parti communiste, il fut choisi par les communistes corréziens pour effectuer un voyage en URSS en 1933, en raison de ses talents d’écriture. L’année suivante, en 1934, il publia un ouvrage, Un mois en Russie, par un paysan de la Corrèze, qui s’enthousiasma pour le collectivisme agricole soviétique. Après la guerre, il fut un éphémère maire de Saint-Salvadour. Les sculptures qu’il laissa, pour l’essentiel réalisées en granit, sont présentées dans un petit musée qu’il a lui-même aménagé dans son village et qui se visite toujours (gratuit). Relevant de l’art brut, elles figurent des personnages emblématiques (Richelieu, Napoléon, Charlemagne, Vercingétorix et la mère de l’artiste...) ou illustrent des symboles ou aphorismes (La femme de demain : le grand espoir du genre humain, Jean qui pleure et Jean qui rit, Fécondité, Ève, notre mère à tous...). Il fut assez naturellement l’artisan de son propre tombeau dans le cimetière, beaucoup plus vaste que ne le laisse présager son aspect extérieur.

Derrière sa tombe, c’est lui qui réalisa également le monument funéraire d’un résistant géorgien qui avait rejoint le maquis en Corrèze, Datiko Verouatchwilli, mort carbonisé avec plusieurs de ses camarades dans ce qu’il est convenu d’appeler la tragédie du ravin de la Servantie (un camp de résistants éliminé de nuit par les Allemands). Il fut l’auteur de l’épitaphe qu’il grava sur la tombe : La commune de Saint-Salvadour, à tous ceux qui ont souffert et qui sont morts pour le pays. A son soldat inconnu d’hier et de demain. Mais au valeureux enfant de la lointaine Tiflis tombé en combattant, ici même, à la Servantie, le 3 mai 1944. Puisqu’il repose auprès de nous, sa place est bien là dans ce modeste mausolée du Soldat Inconnu. 0, notre brave Datiko Verouatchwilli, à jamais on sera fier de toi, repose en paix.

Au fond du cimetière se trouve la chapelle Tixier-Pouget, où repose Georges Tixier (1881-1975), un pharmacien parisien qui créa une fondation à Saint-Salvadour où des religieuses soignent bénévolement les nécessiteux, gérée désormais par la commune.


Commentaires

Brèves

Mise à jour et conseils aux contributeurs

samedi 29 octobre 2022

Je suis en train de remettre à jour toutes les rubriques qui listent le plus exhaustivement possible le patrimoine funéraire de tous les départements. Tous les cimetières visités par moi (ou par mes contributeurs) y sont portés, mise-à-jour des couleurs qui n’étaient pas très claires dans les versions précédentes (le noir apparaissait vert), rajout de tombes depuis les visites, photos de tombes manquantes... N’hésitez pas à les consulter pour y trouver la version la plus globale du patrimoine. Ces rubriques représentent les listes les plus complètes que l’on puisse trouver sur le net du patrimoine funéraire français.

Contrairement aux articles, vous ne pouvez pas interagir sur les rubriques : aussi, si vous avez une information nouvelle à apporter sur un département, merci de laisser votre message en indiquant clairement le département et la commune concernée sur un article dédié uniquement à cela : Le patrimoine funéraire en France : classement par départements

Merci et bonne lecture.

Qui est derrière ce site ?

vendredi 14 février 2014

Pour en savoir un peu plus sur ce site et son auteur :

- Pourquoi s’intéresser aux cimetières ?
- Pourquoi un site sur les cimetières ?
- Qui est derrière ce site ?