SAINT-LEU (974) : cimetière des colimaçons
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Ce cimetière ressemble en bien des points aux autres cimetières de l’île. Il se présente comme un jardin fleurie offrant de magnifiques points de vue sur la mer. Caché derrière un muret peint en blanc et protégé d’une longue haie de palmiers, sont alignées une douzaine de tombes de marbre blanc. Elles appartiennent toutes à la famille d’Armand de Châteauvieux. Au XVIIIe siècle, cette famille, comme le firent les Desbassyns à Saint-Paul, s’octroya une partie du cimetière qu’ils privatisèrent.
Y reposent en particulier :
Joseph Antoine Sosthène d’ARMAND de CHÂTEAUVIEUX (1804-1885). Ce Bourguignon travaillant dans l’industrie sucrière rencontra par hasard Charles Desbassayns, de passage à Paris à la recherche d’ingénieurs agronomes à recruter pour le développement de l’industrie sucrière de l’Ile. Il le suivit au début des années 1830 et travailla pour lui, gérant des domaines sucriers et bâtissant des usines. Allié à la famille Desbassayns par son mariage, il développa une fortune personnelle qui lui permit d’acquérir en 1857 un domaine agricole dans les Hauts de Saint-Leu. Il fut le bâtisseur de l’église des Colimaçons voisine du cimetière. Par la suite maire de Saint-Leu, conseiller général de La Réunion et président de la chambre d’agriculture de La Réunion, il fut l’auteur d’une histoire de sa commune.
Son arrière-petite-fille Marie-Thérèse d’ARMAND de CHÂTEAUVIEUX (1915- 2017), qui dirigea le domaine. En 1965, elle devint la première femme maire du département de la Réunion (Saint-Leu). Après la vente, son domaine familial a été transformé en Conservatoire botanique national de Mascarin au début des années 1990. Elle mourut à 102 ans.
Dans une tombe jouxtant l’enclos des Châteauvieux repose Candide Castelviel (1813-1882), sans doute une ancienne esclave affranchie au service de la famille.
Merci à Nicolas Badin pour les photos.
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