LALOUVESC (07) : basilique

visité en juillet 2007.
mardi 5 février 2008
par  Philippe Landru

L’histoire de la basilique de Lalouvesc est étroitement liée à celle du personnage de Jean-François Régis, devenu Saint-Régis.

Petite église paroissiale à la base, elle devint rapidement trop petite à sa mort. Ce n’est pourtant qu’en 1754 que fut bénite une seconde église construite depuis 10 ans au même emplacement. Elle fut enfin remplacée en 1871 par la basilique actuelle, construite par l’architecte Pierre Bossan, auteur de la basilique lyonnaise de Fourvières.

Mais qu’en est-il de ce Saint Jean-François Régis ?

Sa vie tout d’abord : Jean-François RÉGIS (1597-1640) est ordonné prêtre en 1630. on lui confie un premier ministère d’enseignement à Montpellier et un second au Puy.

Rêvant de missions difficiles, il demande à partir au Canada, mais son ardeur missionnaire semblant excessive à ses supérieurs, ces derniers l’affectent dans le Vivarais, région déshéritée et ravagée par les guerres de religion. Vraie force de la nature, il parcourt le pays à pied par tous les temps, dort trois heures par nuit et se dévoue à l’évangélisation de la région au mépris de sa santé. Afin d’endiguer la prostitution des filles du Puy, il y crée une industrie dentellière ; il constitue des chorales d’enfants, soigne les moribonds et conquiert ainsi son titre « d’apôtre du Vivarais ».

Venu fêter Noël à La Louvesc, dans le diocèse de Vienne, il arrive épuisé et meurt quelques jours plus tard, le 31 décembre 1640. Sa réputation de sainteté conduisent les habitants de La Louvesc à vouloir conserver son corps. II lui font donc en hâte un cercueil creusé dans un tronc et sa tombe devient bientôt un lieu de pèlerinage. JeanFrançois Régis est béatifié en 1716 et canonisé en 1737. A sa suite, son nom de famille devient prénom, et de nombreux Régis voient le jour.

***

Les péripéties du corps de Jean-François Régis méritent d’être contées : il fut inhumé le 2 janvier 1641 en la petite église de Lalouvesc. Les Jésuites désirant transférer son corps, les paroissiens du village mirent le cercueil dans un tronc de chataignier et l’enterrèrent sous la chapelle St Jean-Baptiste et Saint-François, toujours à Lalouvesc. En 1698, un inventaire est fait des ossements : ils sont mis dans une caisse neuve et scellés dans le mur de la chapelle. Un nouvel inventaire a lieu en 1716, année de sa béatification : c’est l’occasion d’une « distribution » (l’humérus du bras gauche à l’Archevêque de Vienne, des côtes aux recteurs des Collèges de Vienne, Tournon, Le Puy, et aux pères d’Annonay. Le reste est mis dans une chasse placée dans la chapelle Saint-Jean-Baptiste de l’Eglise de Lalouvesc.

En 1794, craignant les pillages, on place les reliques dans un village proche. Celles-ci reviennent en l’église en 1802. En 1871, la chasse est à nouveau transférée de l’ancienne église à la nouvelle basilique. Nouvel inventaire en 1873, nouvelle translation en 1906. La dernière reconnaissance des reliques a lieu en 1940 [1]. En 1970 enfin, la chasse est installée dans la Chapelle des reliques où elles se trouvent toujours.

La statue en bronze de Saint-Régis date de 1834. La chasse en bronze doré est l’œuvre de l’orfèvre lyonnais Armand Caillat, et date de 1873.

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Dans ce même village repose également une autre sainte liée à Jean-François Régis : Sainte Thérèse COUDERC (Marie Victoire Couderc 1805-1885).

En 1826, le curé de Lalouvesc ouvre une maison d’accueil pour les nombreuses femmes qui viennent en pèlerinage au tombeau de saint Régis. Pour tenir cette maison, il fait appel à Soeur Thérèse et deux autres soeurs.

Thérèse Couderc intervient de façon déterminante auprès du Père Terme pour faire infléchir cette simple hospitalité en un service apostolique plus directement orienté vers un approfondissement de la foi et une formation à la prière. Ainsi se développe l’œuvre des retraites, à l’origine de la fondation du Cénacle. Plusieurs communautés voient le jour à travers la France et dans le monde entier.

Soeur Thérèse meurt le 26 septembre 1885 à Lyon, au Cénacle de Fourviere. Son corps est ramené à Lalouvesc et est inhumé dans la chapelle du Cénacle qu’elle avait elle-même fait construire. En 1970, le pape Paul VI l’inscrit au nombre des saints.


[1D’où l’inventaire suivant : le crane, une clavicule, une omoplate, deux tibias, deux péronés, deux fémurs, deux cubitus, deux os iliaques, trois côtes, un humérus, une vertèbre dorsale, un métacarpien, un os du tarse, une vertèbre lombaire et le sacrum.


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