LIMOUX (11) : cimetière Saint-Martin
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Limoux est plus connue pour sa blanquette que pour son cimetière ! Pourtant, ce dernier en plein centre-ville, mérite une visite. Si les personnalités, qui y reposent sont essentiellement locales, on y trouve également des vieux tombeaux et un petit patrimoine funéraire qui vaut la visite.
Curiosités
Contre le mur du cimetière, mais à l’extérieur, le monument aux morts est une œuvre de Paul Dardé.
Le mur d’enceinte du cimetière possède une tour que je suppose être une survivance des anciens remparts de la ville.
L’imposant tombeau des religieuses de Saint-Joseph-de-Cluny, premier Ordre de religieuses missionnaires en France, dont Clotilde Jahouvey (+1849), supérieure de l’Ordre à Limoux et nièce de la fondatrice.
Secondino Fiorio, né en Italie en 1879, émigra avec toute sa famille en France à l’âge de 3 ans dans la région grenobloise. Maçon, il fréquenta la briqueterie de Limoux, exploitée par M. Guiraud, dont il épousa la fille. Naturalisé français, il prit la succession de son beau-père. En 1919, il créa la briqueterie et tuilerie du Languedoc, et sa petite entreprise excella rapidement dans la construction de grottes artificielles, ou l’imitation en ciment de troncs d’arbres et de branchages, une technique qui très populaire au début du XXe siècle que l’on retrouve d’ailleurs dans pas mal de cimetières. Les affaires marchèrent bien : il construisit des usines de chapeaux à Espéraza, l’hôpital psychiatrique de Limoux ou encore le théâtre municipal de Carcassonne. Il repose dans un massif tombeau familial à l’italienne orné d’un double médaillon en bas-relief réalisé par Paul Silvestre.
La tombe Galibert, dans ce cimetière, est liée aux mystères du trésor de Rennes-le-Château : pour en savoir plus.
Le cimetière est riche en ornementations diverses.
- Le calvaire central
Célébrités : les incontournables...
Aucune
... mais aussi
Jean BOUSGARBIÈS (1889-1947) : avocat membre du Parti républicain, radical et radical-socialiste, il fut député de l’Aude de 1932 à 1940.
Armand CLAROU (1860-1927) : médecin-chef de l’Hôpital du Vigan dans le Gard, il fut député Radical Socialiste du Gard de 1924 à sa mort.
La chapelle familiale des GINESTOUS - de BRIGNAC, producteurs de spiritueux dont la fameuse blanquette.
L’adjudant-général Pierre-Claude PÉTIET (1770-1849) qui fit partie de l’état-major du major général prince Berthier, avec qui il fit les campagnes d’Austerlitz, d’Iéna, d’Eylau et de Friedland. Chevalier et baron de l’Empire, la chute du régime l’empêcha de devenir général. Neveu de Claude-Louis Petiet, qui fut ministre de la Guerre (et qui repose au Panthéon), il fut le grand-père de la peintre Marie Petiet qui repose à Le Bezole (à noter que l’épouse de Pierre-Claude y repose aussi). Sa tombe étant quasiment illisible, l’un de ses descendants y a apposé une plaque d’identification.
Louis-Auguste Alexis de PEYRE (1797-1869) : issu d’une famille de notables de la ville, maire de Limoux en 1830, il fut député monarchiste conservateur de l’Aude de 1832 à 1848. Un biographe satirique le décrit dans les termes suivants : « Mr Peyre fut maire de Limoux, il est député de Limoux, il n’a point inventé la blanquette de Limoux ; il n’a rien inventé. Comment un pays qui produit les liqueurs mousseuses a-t-il engendré quelque chose d’aussi obtus ? La nature est pleine de contrastes. Cependant, comme il fallait bien trouver à placer un si fidèle ministériel, on l’a jeté à la Cour des Comptes en qualité de référendaire. Qu’y fait-il ? Qu’y peut-il y faire ? Vous êtes trop curieux. Il est placé. Limoux n’en est pas moins une assez jolie petite ville ».
La tombe de l’architecte E.P. RAYNAUD (1882-1977) est ornée d’un médaillon en bronze représentant Jean Raynaud (+1918) réalisé par Raymond Sudre.
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