Père Lachaise : tombeaux remarquables de la 91ème division
par
La 91ème division se voit de l’avenue transversale n°2 qui la borde. A l’intérieur en revanche, on ne la distingue pas vraiment de la 44e et de la 42e divisions dans lesquelles elle est enclavée, sinon par une allée un peu plus large que les autres.
Occupée rapidement lors de l’extension du cimetière, on y vient pas pour ses personnalités contemporaines : jusqu’à il y a peu de temps, la génération la plus récente qui s’y trouvait était celle décédée à l’ultime fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, correspondant justement à l’extension du cimetière, et en particulier de la fin de vie de nombreux communards, ce qui explique qu’il y en a plusieurs ici. Récemment pourtant, des reprises ont été opérées et des tombes nouvelles ont pris leur place. C’est en particulier le cas du violoniste Ivry Gitlis qui vient "rajeunir" cette division et que certains touristes peuvent être amenés à chercher. A l’exception de quelques tombeaux (dont celui, magnifique, de Léon Théry), c’est une division peu ostentatoire : les tombes y sont modestes, souvent en mauvais état.
LES PERSONNALITÉS
BLANQUI Auguste
DEKOBRA Maurice
EUDES Emile
GITLIS Ivry
THÉRY Léon
... mais aussi
Le communard Augustin AVRIAL
Le comédien Ernest BIENFAIT (1842-1899), qui repose dans la chapelle Nénevée.
Le commandant Jean-Eugène BRASSEUR (1818-1888), qui combattit les Prussiens au Bourget le 30 octobre 1870 (il est représenté dans le tableau d’Alphonse de Neuville intitulé Le Bourget).
L’écrivain et auteur dramatique Alphonse BROT (1807-1895), qui fit partie du groupe littéraire romantique « Jeune-France » (avec en particulier Théophile Gautier, Gérard de Nerval, Aloysius Bertrand, Achille et Eugène Devéria, ou Célestin Nanteuil). Il fut codirecteur du théâtre de l’Ambigu-Comique (1840-42). Il reposa au cimetière de Saint-Ouen avant d’être transféré ici. Avec lui repose le maître d’armes Léon JEANTY (1876-1971), qui fut président de l’académie d’armes de France et créateur du challenge Jeanty qui devint une épreuve de la Coupe du Monde de fleuret dames.
Paul Romain CHAPERON (1808-1879) : polytechnicien, ingénieur et industriel, il fut l’un des jeunes ingénieurs pionniers des chemins de fer, et avec Pierre-Dominique Bazaine (1809-1893) l’un des deux directeurs de la construction du Chemin de fer de Strasbourg à Bâle. Il devint directeur à la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (PLM).
Le médecin Alain CHEVROT (1940-2017), en poste au Service de radiologie de l’hôpital Cochin, il participa à de nombreuses publications.
La peintre abstraite géométrique Geneviève CLAISSE (1935-2018), qui développa des recherches sur les formes et les couleurs, le rythme jouant des contrastes chromatiques.
L’architecte Léger DEMASSIAS (1840-1893).
Une tombe de famille où tout le monde est agrégé : Jean Eugène FALLEX (1824-1905), qui fut proviseur au lycée Charlemagne à Paris. Il fut l’auteur de traductions d’Aristophane. Avec lui repose son fils Albert Maurice FALLEX (1851-1929), auteur de nombreux manuels d’enseignement scolaires de géographie et de livres d’histoire de l’Alsace. Il fut associé aux travaux géographiques de la conférence de paix qui met fin à la guerre de 1914.
L’écrivain Charles FEGDAL (Charles Mascaux : 1880-1944), qui fut chroniqueur, critique d’art, romancier et nouvelliste. On lui doit plusieurs ouvrages sur le vieux Paris.
Virginie GRIESS TRAUT (1814-1898), militante féministe et pacifiste française, oratrice et actionnaire de plusieurs entreprises fouriéristes.
Le sculpteur Maximilien-Henri HIOLLE
Le peintre allemand Charles JEIDELS (1863-1900)
Le général Frédéric KOCH (1830-1890).
Jules LAFFITTE (1830-1902), qui comme l’indique sa tombe (ornée d’une enclume !) fut l’inventeur des plaques à souder. Je suis toujours amusé quand je suis dans le secteur de voir comment sa tombe attire le chaland, tout heureux d’avoir trouvé une sommité ! Il est vrai qu’outre l’enclume, la tombe est ornée d’un médaillon par Pierre Vaudrey entouré d’une couronne de pavots, d’un livre ouvert, d’une vasque et d’un modèle... de plaque à souder !
Le botaniste et dendrologue Pierre Alphonse LAVALLÉE (1835-1884). Fils d’Alphonse Lavallée, fondateur de l’École centrale de Paris, qui repose dans la 43ème division de ce même cimetière ; il acquit en 1856 le château de Segrez où il créa un arboretum réputé à l’époque dans toute l’Europe. Il fut en outre conseiller général de Seine-et-Oise et maire de Saint-Sulpice-de-Favières.
Paul LENGLÉ (1836-1906) : un des leaders du parti bonapartiste, il fut député de la Haute-Garonne de 1876 à 1881, siégeant au groupe de l’Appel au peuple. En 1888, il se rallia au boulangisme. Il fut le directeur politique du journal Le Pays.
Gabriel MARCEL (1843-1900) : arrière-petit-fils de Mirabeau, il effectua toute sa carrière à la Bibliothèque nationale où il fut conservateur aux cartes et plans. Historien de la géographie, le gouvernement lui confia en 1899 la tâche de rassembler la documentation géographique qui pourrait servir à faire reconnaître les droits de la France dans la difficile question des frontières entre la Guyane et le Brésil.
Le général Eugène François MASSELIN (1825-1903), qui fut envoyé en mission à Sainte-Hélène pour entreprendre des travaux sur la maison de Napoléon à Longwood.
Le peintre Gustave PALTZ (1885-1921).
Le comédien PELLERIN (Henri Eugène Le Pellerin : 1819-1892).
Arthur ROZIER (1870-1924) : député pour la SFIO de 1906 et 1919, il fut à nouveau député de 1919 à sa mort, mais pas sous l’étiquette socialiste dont il avait été exclu.
Le chimiste Albert SCHLUMBERGER (1835-1897).
Le compositeur allemand Georg SCHMITT (1821-1900), qui fut organiste de la cathédrale de Trèves et des églises Saint-Sulpice et Saint-Germain-des-Prés à Paris. Il repose avec ses deux filles, la femmes de lettre Paul GEORGE (Marie Duclos-Schmitt : 1848-1907), et La peintre miniaturiste Noémie SCHMITT (1859-1916).
L’universitaire Martine SPENSKY (1946-2020), professeure de civilisation britannique. Ses cendres reposent en bordure de division dans une chapelle reconverti en columbarium.
Le sculpteur Etienne Alexandre STELLA (1850-1886) repose dans le même caveau que l’artiste dramatique Louis SAMSON (1832-1909).
L’acteur Abel TARRIDE (1866-1951), qui fut également directeur du Théâtre de la Renaissance à Paris, succédant à Sarah Bernhardt et à Lucien Guitry, du théâtre des Bouffes-Parisiens, du théâtre des Mathurins, directeur de la scène du théâtre national de l’Odéon et du théâtre de l’Apollo. Comédien de théâtre, il tourna aussi pour le cinéma de 1920 à 1946. Avec l’actrice et chanteuse Marthe Régnier, qui repose à Marly-le-Roi (78) [1], il eut Jean TARRIDE (1901-1980), également acteur et réalisateur, qui réalisa une dizaine de films dont Le Chien jaune d’après Georges Simenon, dans lequel son père Abel Tarride jouait le rôle du commissaire Maigret. Tous deux reposent ensemble.
La militante féministe Maryam YOUSSEFI (1960-2009) qui mit fin à ses jours. Son épitaphe : Ainsi moi même veux mourir, afin que, par amour pour moi, vous mes amis, de la terre ayez meilleur amour.
L’architecte Aloyse ZOEGGER (1832-1896).
Anecdotes et curiosités
- Le 10 avril 1933, un Caudron Phalène s’écrasa en feu dans la forêt landaise près du Penon. Le copilote et deux passagers périront carbonisés. Parmi eux figurait André Chalaux qui repose dans cette division
Réalisations artistiques
- Tombe Martelot
- Tombeau Massonaud
- Belles mosaïques
- Tombe Melikian
- Ce qui reste de l’ange qui surmontait la tombe d’un bébé (+1901)
- Tombe Nunez y Nunez
- Tombeau Scheikevitch
- Tombe Tranchant
- Angelot par Emile Louis Macé
- Tombe Virolet
- Chapelle Whitcomb
- Monument orné d’un vitrail représentant le blason des États-Unis d’Amérique, d’un médaillon d’homme et d’une statue de femme en plâtre.
Le buste en bronze par Maximilien-Henri Hiolle sur la tombe Brandin est désormais à la Conservation.
La tombe Mittler possédait un buste en terre-cuite disparu. Il en est de même pour la tombe Moine qui était surmonté d’une femme ailée par Henry Edouard Lombard.
Quelques vitraux :
- Chapelle Coupigny
- Chapelle Galliot
- Signé Mathieu
- Chapelle Goubault
- Chapelle Larcade
- Chapelle Gully
- Signé Mathieu
- Chapelle Richard
- Signé Houyé et Reignier
- Chapelle Rousseau - Lechat
[1] J’ignore dans quel cimetière.
Commentaires