Père Lachaise : tombeaux remarquables de la 72ème division
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Poursuite vers l’ouest de la 79ème division, la 72ème en a des caractéristiques communes : une allée de bordure contenant de belles chapelles bourgeoises, et des allées intérieures aux tombes souvent illisibles qui viennent s’agglutiner contre le mur donnant sur l’avenue Gambetta et un parc où se trouve le monument dédié aux victimes de la Commune. Pas de vedette de premier plan ici non plus (Edouard Daladier, le plus fameux de la division, possède une tombe discrète qui décline au fil des années).
LES PERSONNALITÉS
DALADIER Edouard
ROSSIGNOL Charles
... mais aussi
L’architecte Emile BOIS (1875-1930), à qui l’on doit en particulier Église Saint-Pierre-de-Chaillot, dans le XVIe arrondissement de Paris.
Le fondeur en bronze Pierre DURAND (1794-1880), qui fut l’un des cofondateur en 1839 avec Jean-Georges Eck de la Maison Eck et Durand, célèbre fonderie d’art française de la première moitié du XIXe siècle. Sa tombe était ornée d’un médaillon par Etienne-Hyppolyte Maindron qui a disparu.
Le directeur du théâtre du Châtelet Joseph FLOURY (1834-1894), dont le bas-relief en bronze est signé Laurent Leclaire.
Le peintre et graveur Valentin FOULQUIER (1822-1896). Son buste en marbre est une œuvre de Charles Pillet.
Georges GRIMMEISEN (1909-1956) : héritier d’une famille d’industriels alsaciens qui s’était installée à Paris pour rester français à l’issue de la guerre franco-prussienne, il fit évoluer l’entreprise pour créer en 1936 la marque de chaussures de tennis Spring Court, mettant en avant un nouveau modèle ; une chaussure révolutionnaire et ventilée en toile de coton et semelle de caoutchouc vulcanisé. La chaussure, conçue pour jouer sur terre battue, fut très vite adoptée par de nombreux joueurs. L’entreprise demeura familiale et connut de prestigieux "ambassadeurs" : ainsi, John Lennon apparaissait en Spring Court sur la pochette de l’album légendaire Abbey Road et lors de son mariage avec Yoko Ono, tandis qu’elle devint la chaussure emblématique de Serge Gainsbourg. Sa sépulture est ornée de deux plaques en bas-relief en bronze, représentant à l’avant une femme voilée, les yeux fermés et sur le côté un gisant, l’ensemble étant signées de l’architecte Cochet et du sculpteur Charles Henri Pourquet.
L’organiste et compositeur Auguste KIESGEN (1850-1896), qui fut maître de chapelle à Notre-Dame-de-Paris et à l’église Saint-Bernard.
Le journaliste Roger-Pierre LAGRANGE (Le Figaro, Libération) qui mourut alors qu’il venait d’intégrer les équipes du Monde. "Il adorait arpenter le Père Lachaise" nous apprend sa nécro à Libération. Ce qui est très troublant, c’est que la dernière fois que je l’y avais vu, c’était très précisément à proximité de cette 72ème division !
Le peintre Hugues MERLE (1832-1881) qui fut l’élève de Léon Cogniet à l’École des beaux-arts de Paris. Peintre de genre et portraitiste, il traita des sujets moraux ou sentimentaux et exposa au Salon à partir de 1847. Il fut comparé au peintre William-Adolphe Bouguereau. C’est lui qui est représenté sur le médaillon en bronze par Gabriel Jules Thomas. Dans le tombeau repose également son fils, le peintre Georges MERLE (1851-1886), qui exposa au Salon entre 1876 et sa mort. Il fut un peintre d’une remarquable habileté particulièrement apprécié pour ses sujets d’histoire d’inspiration préraphaélite, sublimant notamment les femmes dans ses compositions néo-médiévales et néo-renaissance.
- Œuvre d’Hugues Merle
- L’Envoûteuse par Georges Merle.
Le luthier Augustin Claude MIREMONT (1825-1887), dont le buste a disparu.
Le peintre paysagiste Nicolas RENIÉ (1807-1881), qui s’installa à Auvers-sur-Oise et qui exposa au Salon jusqu’en 1859. Un médaillon d’Aimé Millet ornait sa tombe, mais il a disparu.
Le ministre Jean REYNAUD
Le pharmacien Eugène SOUBEIRAN (1797-1858), qui fut professeur de physique de l’École de pharmacie de Paris, pharmacien à l’Hôpital de la Salpêtrière, directeur des Hôpitaux et Hospices de Paris. Il fut l’inventeur du chloroforme avec deux autres chercheurs : il fut le premier à publier ses conclusions, mais il est difficile de déterminer qui a été le premier véritable découvreur. Membre de la Société de Pharmacie de Paris, il en fut le Président en 1840 et 1857. Avec lui repose toute une famille de médecins et de pharmaciens, dont son gendre Jules REGNAULD (1820-1895), professeur à la faculté de médecine de Paris, directeur de la pharmacie centrale des hôpitaux, membre de l’académie impériale de médecine ; le dermatologue et un mycologue Lucien de BEURMANN (1851-1923), gendre du précédent, qui étudia les maladies exotiques lors de ses déplacements à travers toute l’Asie.
L’officier de marine Emile VIVIER DESLANDES (1832-1917) qui fut également homme de lettres, sous-préfet du Val-d’Oise et peintre de marines. Des vitraux fleuris ornaient sa chapelle mais ils sont dans un sale état.
Anecdotes et curiosités
Cette division possède deux monuments commémoratifs à caractère militaire :
Le monument à la mémoire des gardes nationaux de la Seine tués au combat de Buzenval le 19 janvier 1871 est un monument aux morts élevé par la Ville de Paris pour rendre hommage aux soldats tombés pendant la guerre franco-prussienne, sur le territoire des communes de Rueil-Malmaison, Garches et Saint-Cloud. Deux cents dépouilles furent ramassées en dedans et en dehors des lignes ennemies et exposées pour identification au cimetière du Père-Lachaise. Cent quarante soldats furent identifiés, les soixante restants furent photographiés et inhumés les uns à coté des autres, suite à une décision du conseil municipal de Paris qui concéda à titre gratuit à cet endroit un terrain de 36 mètres de superficie. Le monument fut réalisé par l’architecte Auguste-Joseph Magne. Cent quatre-vingt gardes nationaux, enterrés à différents endroits, furent transférés dans le caveau de ce monument en 1877, le jour anniversaire de la bataille de Buzenval.
Le Monument à la mémoire des soldats morts pendant le siège de Paris de 1870-
1871. Une délibération du conseil municipal de Paris de 1877 concèda à l’État un terrain au cimetière du Père-Lachaise d’une superficie de 144m2. En avril 1879, les dépouilles de 1 031 soldats français et 22 Allemands furent transférées dans le caveau de ce monument. Son inauguration eut lieu en novembre 1879. Il fut construit en granit gris de Cherbourg sur les dessins de l’architecte Alfred Rivière. Le soubassement, de forme carrée, porte en sculpture des couronnes et des branches de chêne et de laurier des ciseaux d’Émile Houreau. Au pied de la pyramide de 6,50 mètres de haut se trouve, aux quatre angles, des boulets de canon. Quatre statues allégoriques furent placées aux angles du piédestal. Ces groupes, de grandeur naturelle, représentent « un artilleur », par Jean-Baptiste-Charles-Émile Power, « un garde mobile » par Camille Lefèvre, « un soldat de ligne » et un « fusilier marin » par Louis Schrœder (inhumé au cimetière Montparnasse, les restes de ce dernier furent transférés à l’ossuaire du Père Lachaise en 1993).
"Le 7 juin 1988 au prix de sa vie le capitaine Pascal Riotte commandant d’escadrille est héroïquement resté aux commandes de son avion Jaguar pour sauver d’une catastrophe la population de Puiseaux (Loiret)". Il fut inhumé ici mais pendant des années, ses parents assurèrent communiquer avec leur fils par transcommunication instrumentale (TCI). Son père en fit le récit dans un ouvrage (Ces voix venues de l’au-delà).
- J’ignore pourquoi la tombe du capitaine Roberge (+1916) remporte sans aucun doute le record de fleurs... en plastique !
- Pas d’explication pour cette tombe énigmatique !
Réalisations artistiques
- Tombe Botterman
- Sépulture Durif
- La composition en bronze est signée Pierre Lenormand.
- Chapelle Fortin
- Tombe Duchemin
- Petit médaillon en bronze sur la jardinière signé Eugène Marioton
Les chapelles en bordure possèdent assez facilement des vitraux
- Chapelle Carré
- Descente de croix signée Rouvière
- Chapelle Delcassan et Poulain
- Chapelle Duchêne
- Chapelle Guinet
- Chapelle Pontus
- Chapelle Rousseau
- Chapelle Viennay
- Signé Vantillard
- Chapelle Wizet-Lacombe
- Chapelle Martinez et Gonzalez
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