LENORMAND Marie-Anne (1772-1843)
par
Elevée à l’abbaye royale des dames bénédictines d’Alençon, elle reçut une éducation distinguée et se fit remarquer par une grande vivacité d’esprit et par une imagination ardente. Elle s’intéressa très jeune à la divination, et acquit rapidement une certaine réputation, qui la précéda à Paris où elle monta et ouvrit un bureau de voyance où vinrent la consulter plusieurs ténors de la Révolution. Un peu plus tard, Joséphine de Beauharnais contribua à la mettre à la mode, ce qui lui permit d’ouvrir un nouveau cabinet dans un bel appartement au 5 de la rue de Tournon. Celle qui fut désormais surnommée « la sibylle du faubourg Saint-Germain », fut consultée plus d’une fois par de grands personnages politiques. Napoléon lui-même eut, paraît-il, la curiosité de la consulter. Toutefois, sa protection ne put la garantir et, malgré toute la faveur dont elle jouissait, Lenormand fut arrêtée en 1803 et en 1809, par ordre de l’Empereur, sous
l’inculpation de trahison, pour quelques prédictions un peu hardies. Royaliste, Lenormand vit revenir les Bourbons avec joie, quoique son industrie en dût souffrir. Lenormand vécut en paix avec la Restauration et reçut Louis XVIII, le tsar Alexandre et les autres souverains lorsqu’elle alla, pendant le congrès, faire un voyage à Aix-la-Chapelle. A sa mort, elle laissa une fortune considérable.
Lenormand utilisait des jeux de cartes classiques à enseigne française auxquels elle ajoutait parfois des annotations. Cela n’empêcha pas la publication, après sa mort et encore aujourd’hui, de nombreux jeux de cartes illustrés, sous les appellations de « Jeu de Mademoiselle Lenormand », « Grand Lenormand » ou encore « le Petit Lenormand ».
Elle reposait naguère dans une chapelle au même emplacement, ornée d’un buste en plâtre, mais celle-ci à fait place à une simple dalle, toujours très fleurie, qui reçoit également des colifichets de ses adeptes.
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