DABADIE Jean-Loup (1938-2020)

Cimetière des Portes-en-Ré (17)
mercredi 18 novembre 2020
par  Philippe Landru

Journaliste, romancier, auteur de sketches et de chansons, auteur et metteur en scène dramatique, traducteur, scénariste et dialoguiste : rien que ça ! Il a signé les paroles des plus grands succès de Michel Polnareff (Dans la maison vide, Tous les bateaux, tous les oiseaux, On ira tous au paradis, Lettre à France), Julien Clerc (Partir, Ma préférence, Femmes... je vous aime), Serge Reggiani (Le petit garçon, L’Italien, Hôtel des voyageurs... ), Yves Montand (L’addition), Johnny Hallyday (J’ai épousé une ombre). En 1974, il avait écrit un texte non chanté pour Jean Gabin, Maintenant je sais, mis en musique par Philip Green.

Au début de sa carrière, il avait écrit des sketchs qui furent joués par Guy Bedos (dont Paulette). En tant que scénariste, sa collaboration avec Claude Sautet marqua d’une pierre blanche l’histoire du cinéma français : il y eut d’abord Les choses de la vie (1970) avec Romy Schneider et Michel Piccoli, suivi par César et Rosalie (1972), Vincent, François, Paul… et les autres (1974), ou encore Une histoire simple (1978). Sa plume en a inspiré de nombreuses autres : avec Yves Robert, Claude Pinoteau, François Truffaut ou encore Jean-Paul Rappeneau et a donné naissance à une trentaine de films majeurs.

La France de Dabadie est celle des copains dans les films d’Yves Robert, Un éléphant ça trompe énormément et Nous irons tous au paradis, qui triomphent dans les années 1970. Celle aussi de la tendresse bourrue et de la famille malmenée dans La Gifle (1974) avec Isabelle Adjani et Lino Ventura. Une France moyenne. Avec la crise économique, le chômage, les ruptures en toile de fond. Un monde de chefs d’entreprises à la dérive, de cadres licenciés, de jeunes qui débutent et de couples éclatés. Une France de l’amitié, essentiellement masculine – la crise de la quarantaine a longtemps été le point commun entre les personnages des films de Sautet et ceux d’Yves Robert.

Il devint académicien français en 2008.

Il a rejoint dans la tombe sa mère « Netty » (Maddalena Mennella), décédée en 2009 et qu’il aimait beaucoup.


Merci à Vince pour les photos.


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