POITIERS (86) : cimetière Notre-Dame-des-Champs
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Le cimetière de l’Hôpital-des-Champs, situé sur la rive droite du Clain, entre la ligne de fer et la rivière, à peu de distance du pont-viaduc, faisait partie d’un hôpital consacré, en 1520, aux pestiférés.
L’ancienne porte du couvent de la Visitation, qui fut par a suite utilisé en prison, sert aujourd’hui d’entrée principale au cimetière.
Cette petite nécropole est charmante et à taille humaine (ce qui la distingue du beaucoup plus vaste cimetière de Chilvert, qui fait l’objet d’un autre article). Elle possède nombre de tombeaux anciens, du premier tiers du XIXe siècle ; certains enchevêtrés et peu lisibles.
Curiosités
Le cimetière possède sa « sainte » locale : sœur Josepha (1890-1923). La sépulture de cette Josepha Menendez, religieuse de la congrégation du Sacré-Coeur, qui aurait eu pendant près de quatre ans des visions du Sacré-Cœur, serait la tombe la plus visitée des cimetières de la ville. Un procès en béatification est en cours.
On notera le très grande nombre de Radégonde, relativement rare ailleurs : il est vrai que la sainte, ex reine des Francs, est inhumée dans la ville.
Quelques sculptures anciennes. Le seul buste en bronze du cimetière se trouve sur le mausolée Lemoine-Balin.
Célébrités : les incontournables...
Aucune
On notera dans ce cimetière la présence de plusieurs Marcel Proust !
... mais aussi
Le général BERTON (Jean-Baptiste Breton : 1769-1822), qui fit les campagnes révolutionnaires et impériales. La Première Restauration le mit à la retraite. En 1815, Berton commanda une brigade du corps d’Exelmans et se fit encore remarquer à Waterloo. Mis une deuxième fois à la demi-solde à la Seconde Restauration, il employa ses loisirs à des travaux littéraires, tout en complotant sur Paris, en Anjou et en Touraine pour renverser le Roi, faire revenir l’Empereur d’exil, puis, à la mort de celui-ci, de rétablir le duc de Reichstadt sur le trône impérial. Le 24 février 1822, trompé par des agents provocateurs, le général Berton se mit à la tête de 150 hommes, établit un gouvernement provisoire à Thouars et marcha sur Saumur, mais l’entreprise se solda par un échec. Arrêté, condamné à mort, il fut exécuté à Poitiers.
Le peintre Ernest BODIN (1833-1915).
Le général Jean CHEMINEAU (1771-1852), qui participa aux campagnes de la Révolution et de l’Empire dont il fut fait baron. La Restauration le chargea du commandement de la Vienne, de la Charente-Inférieure et des Deux-Sèvres.
Leonard Jacob CHODZKO (1800-1871), auteur de plusieurs ouvrages d’histoire (dont plusieurs sur la Pologne, qui fut aide de camp en 1830 du général La Fayette, et qui agit comme agent du gouvernement révolutionnaire en France.
L’abbé Georges FRÉMONT (1852-1912) qui fut un théologien et un prédicateur engagé, fin XIXe et début XXe siècle, dans la conciliation entre le catholicisme et le modernisme. Il fut en outre un défenseur de Dreyfus, à une époque où cette Eglise était majoritairement antidreyfusarde.
Marie François Louis LECOINTRE (1840-1931), qui fut fait comte romain par le pape Léon XIII. Il fut un député de droite de la Vienne de 1885 à 1889.
Le sculpteur Louis-Hippolyte LÉCUYER (1836-1910).
Alphonse LEPETIT (1817-1877). Juriste, il fut député (1874) puis sénateur de la Vienne où il siégea au centre-gauche.
René Hyacinthe THIBAUDEAU (1737-1813) : avocat et historien, il fut député du tiers état de Poitiers aux États généraux de 1789 et député de Vienne au Corps législatif de 1802. Il fut l’un des fondateurs du département de la Vienne.
Le sculpteur sur métaux TRAASH (Xavier Dupeu : 1991-2013), noyé à Taïwan.
Pierre VERTADIER (1912-1995) : maire de Poitiers de 1965 à 1977, député UDR de la Vienne de 1967 à 1973, il fut Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur entre 1973 et 1974.
Merci à Thierry Bord pour le complément photos.
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