SAINT-JEAN-LESPINASSE (46) : cimetière
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Le petit cimetière ancien se trouve contigüe à l’église. C’est un beau petit cimetière rural.
Dès l’entrée se remarque la tombe d’Anatole de MONZIE (1876-1947). Député (1909-1919 puis 1929-1940) puis sénateur (1920-1929) du Lot, maire de Cahors de 1919 à 1942, il ne fut pas moins de 18 fois ministres entre 1913 et 1940, totalisant ainsi près de six ans de présence au gouvernement, ce qui est beau score compte-tenu de la brièveté des ministères de cette époque. Il fut de tous les portefeuilles (Marine marchande, Finances, Justice, Travaux Publics...), et s’il fut Ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts en 1925, il fut le premier (sous cette titulature) Ministre de l’Éducation nationale de 1932 à 1935 (dès sa prise de fonction, il expliqua que ce changement d’appellation devait marquer la volonté du gouvernement d’aller vers davantage d’égalité scolaire et, par suite, davantage de gratuité). Il s’y montra un adversaire des langues régionales. À la Chambre des Députés, il s’illustra par sa campagne pour la reprise des relations diplomatiques avec le Saint-Siège puis, en 1922, pour la reconnaissance par la France de l’Union soviétique. Représentant de la ligne pacifiste, il rêvait à la fin des années 30 d’une médiation de Mussolini entre Hitler et les Alliés. Ami d’Otto Abetz, de Louis Darquier de Pellepoix, de Fernand de Brinon, sa carrière politique s’acheva en février 1942 avec son départ forcé de la mairie de Cahors. Il a aidé à plusieurs reprises Louis Darquier de Pellepoix, Commissaire général aux questions juives, ne pouvant ignorer les horreurs antisémites que ce dernier avait programmées et commises.
A proximité se trouve la sépulture de Peter (1921-2009) et Denise (1921-2017) ORLANDO, couple de céramistes. Ils firent don de certaines de leurs œuvres à la commune, et un Espace qui porte leur nom, situé à côté de l’église, est ouvert depuis l’été 2007. Lui, étatsunien, avait débarqué à Omaha Beach en 1944 et avait épousé une Française. Ils reposent dans une tombe dessinée par sa femme, et ornée de la reproduction d’un de ses propres tableaux.
On y trouve également la tombe de Pierre HOST (1927-1988), qui fut dans les années 60 le fondateur des sessions internationales de musique de Saint-Céré.
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