CÉSAIRE Aimé (1913-2008)

Cimetière La Joyau de Fort-de-France (Martinique)
dimanche 1er octobre 2017
par  Philippe Landru

Archétype de la nouvelle génération issue des élites indigènes des années 30, il obtint une bourse et arriva à Paris en 1931 pour poursuivre ses études. En 1934, il fonda la revue l’Etudiant noir avec Senghor, Damas, Sainville et Maugée.

Père du mouvement de la négritude (ce concept, forgé en réaction à l’oppression culturelle du système colonial français, visait à rejeter d’une part le projet français d’assimilation culturelle et à promouvoir l’Afrique et sa culture, dévalorisées par le racisme issu de l’idéologie colonialiste), il donna naissance à son œuvre poétique majeure, Cahier d’un retour au pays natal, publié en 1939, date de son retour en Martinique. Il enseigna au lycée de Fort de France et en 1941 et fonda la revue Tropiques.

Il entra au Parti communiste français qu’il quitta en 1956 pour fonder deux ans plus tard le Parti progressiste martiniquais (PPM). En 1945, il devint maire de Fort-de-France (il le resta jusqu’en 2001) et député de la Martinique. Son Discours sur le colonialisme (1950) dit sous la forme du pamphlet toute son hostilité au colonialisme européen. Sa pensée se trouve au carrefour de trois influences : la philosophie des Lumières, le panafricanisme et le marxisme.

A partir de 1956, Aimé Césaire s’orienta vers le théâtre. Avec Et les chiens se taisaient, il explore les drames de la lutte de décolonisation. La tragédie du Roi Christophe (1963) fut l’occasion de revenir à l’expérience haïtienne, en mettant en scène les contradictions des pays décolonisés et celles de leurs dirigeants. Une saison au Congo (1966) raconte la tragédie de Patrice Lumumba, père de l’indépendance du Congo Belge. Une tempête (1969), traite de l’identité raciale et de l’aliénation coloniale.

Après des obsèques nationales organisées en présence du président de la République, il fut inhumé au cimetière La Joyau de Fort-de-France. Une plaque rappelle sa mémoire au Panthéon.


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