BELLEYME (de) Louis-Marie (1787-1862)

Père-Lachaise - 37ème division
jeudi 31 janvier 2008
par  Marie Beleyme

Fils de l’ingénieur géographe Pierre de Belleyme, il naît à Paris le 16 janvier 1787. Il entame à vingt ans une carrière dans la magistrature.

Monarchiste modéré mais convaincu, sa personnalité plaît en haut lieu : on connaît aussi son goût pour l’ordre et la réforme. Les diverses fonctions juridiques qu’il occupe tant en Île-de-France que dans la capitale elle-même lui permettent en outre de connaître les besoins et les attentes de la population parisienne. Le 7 janvier 1828, il est nommé Préfet de Police de Paris.
Il ne reste en poste que vingt mois mais certaines de ses réformes transforment à jamais le paysage parisien. Il permet aux omnibus, premiers moyens de transports en commun véritablement démocratiques, de circuler dans Paris, autorisation que ses prédécesseurs avaient jusque là refusée. Il encourage aussi l’installation des bornes-fontaines et du réseau de gaz (les premières expériences d’éclairage au gaz sont réalisées place Vendôme le 1er janvier 1829). En mars 1829, il dote les sergents de ville d’un uniforme : Paris est donc la première ville à être dotée d’une police en uniforme, suivie de près par Londres et les « bobbies » de Robert Peel.

A la chute du ministère Martignac, en août 1829, il donne sa démission malgré l’insistance du Roi Charles X qui lui fait miroiter la pairie ou un ministère dans le nouveau gouvernement Polignac. Son refus ne lui vaut aucune disgrâce puisqu’il est nommé Président du Tribunal de première instance de la Seine, poste qu’il occupe jusqu’à sa retraite. Il retrouve alors avec grand plaisir sa robe de magistrat qu’il n’avait jamais souhaité quitter. C’est dans le cadre de ses fonctions qu’il rencontre les gloires littéraires et artistiques de son époque : la comédienne Rachel, Hugo, Balzac, Dumas… Une relation amicale le lie d’ailleurs à ce dernier : de Belleyme est témoin au mariage de la fille de Dumas et il apparaît dans le roman les Mohicans de Paris.
En 1853, le testament de Napoléon tout juste restitué par l’Angleterre lui est confié, charge à lui de le parapher. Chaque page du document porte ainsi la signature du magistrat.

Louis-Marie de Belleyme fut aussi plusieurs fois député de la Dordogne, département dont il était originaire, et vice-président de la Chambre. Contrairement, à ce qu’on peut parfois lire, il ne fut jamais directeur de Bicêtre mais c’est bien en tant que Préfet de police qu’il autorisa Victor Hugo à aller voir ferrer les forçats en octobre 1828, ce dernier ayant entamé l’écriture des Derniers jours d’un condamné à mort.
Il décède à Paris le 26 février 1862 et ses obsèques ont lieu à l’église de la Trinité (aujourd’hui disparue).

Il repose dans un caveau de famille en bordure de l’avenue des Acacias dans la 37ème division.


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