Forges-les-Eaux (76) : l’office de tourisme inscrit le cimetière au catalogue de ses visites commentées
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« Les grands cimetières parisiens sont connus, mais le nôtre est aussi chargé d’histoire », confie Stéphanie Herchuée. La guide conférencière à l’office de tourisme de Forges-les-Eaux animait pour la première fois une visite originale du cimetière de Forges, sur les traces de personnages connus et d’anecdotes perdues avec le temps.
Après des recherches personnelles et auprès du gardien du cimetière, Pascal Brunet, et d’Emmanuelle Jorelle, employée de la mairie, la guide conférencière a retrouvé une mine d’informations.
Le cimetière abrite des tombes toutes en hauteur, celles des célèbres faïenciers et leur descendance, comme la stèle en brique de Georges Wood dont le cercueil est debout selon la volonté de ce dernier. La couronne mortuaire décorée de faïences de Forges repose dans la collection de faïences à la mairie.
Les tombes des faïenciers
D’autres stèles des Wood et Ledoux sont surplombées d’une urne, symbole des libres penseurs. Un peu plus loin, c’est la pierre tombale de Madame de Colincourt, créatrice de l’école des Sœurs et des frères, et celle de Jules Lefebvre, ancien maire de Forges-les-Eaux : « C’est lui qui recevra le Général de Gaulle le 10 octobre 1944. »
Un calvaire au Christ doré trône au centre du cimetière ; un caveau provisoire en 1894 et un ossuaire en 1904 ont pris place de part et d’autre des petites chapelles construites sur commande de certaines familles aisées ou par la commune en remerciement de dons ou legs.
Des célébrités y reposent également : Cyprien Riden, historien et artiste peintre ; Michel Coffin, écrivain et historien dont la tombe est en forme de livre ; le baron Thiessé, ancien député et ministre plénipotentiaire, et Harold Mudie, premier président de l’Espéranto et qui a contribué au développement de la croix bleue pour les animaux. « La cavalerie du cirque Pinder avait été réquisitionnée à Forges pour entretenir les chevaux des officiers », raconte Stéphanie Herchuée.
Une multitude de styles, de matières, de formes, de couleurs sont utilisés pour rendre hommage aux défunts. Dans le cimetière militaire, où des croix blanches en forme de glaive sont rangées méthodiquement et forment un carré, reposent des soldats anglais et français de la Grande guerre, morts dans les hôtels de la ville transformés en hôpitaux.
« La différence des tombes et parfois leur originalité, les personnages qui y sont enterrés, racontent l’histoire de la ville », insiste Stéphanie Herchuée, guide conférencière.
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