LARREY Dominique-Jean (1766-1842)

Père Lachaise, puis Crypte des gouverneurs de la cathédrale Saint-Louis des Invalides de Paris
vendredi 30 septembre 2016
par  Philippe Landru

Chirurgien en chef de la Grande Armée, Dominique Larrey suivit Napoléon Ier dans son épopée. Il fut un précurseur en matière de secours aux blessés sur les champs de bataille, pratiquant les soins sur le terrain le plus tôt possible, grâce à des ambulances chirurgicales mobiles. Il fut créé baron d’Empire en 1809, sur le champ de la bataille de Wagram, et inspecteur général du service de santé militaire en 1810. Il fit toutes les campagnes du Premier Empire en qualité de chirurgien en chef de la Garde impériale puis de chirurgien en chef de la Grande Armée (à partir de 1812).

Larrey serait à l’origine de la mise en place au sein des armées françaises du système des « ambulances volantes » dans lesquelles il embarquait indifféremment amis et ennemis, afin de les soigner sans faire de distinction ni de nationalité, ni de grade, ce qui lui valut l’estime des officiers et généraux des armées ennemies. Il fut aussi connu dans le domaine de l’asticothérapie qu’il utilisa lors de la campagne égyptienne en Syrie. Cette technique datant de l’antiquité consiste à déposer sur des plaies infectées une certaine espèce d’asticot qui se nourrit des chairs infectées, les assainissant ainsi.

Il fit partie de la première promotion des membres de l’Académie royale de médecine, par ordonnance de Louis XVIII, puis fut élu membre de l’Institut, à l’Académie des sciences, en 1829. Il sollicita encore en 1842 une inspection médicale en Algérie, y tomba malade et mourut à son retour. Son corps, transporté à Paris, fut inhumé au cimetière du Père-Lachaise (37e division). Le 15 décembre 1992, ses restes furent transférés de sa tombe du cimetière du Père-Lachaise à l’avant dernière place disponible dans le Caveau des Gouverneurs aux Invalides, et une petite urne contenant un morceau d’intestin déposée dans une vitrine de la salle de la bibliothèque de l’Académie nationale de médecine.

Le tombeau du Père Lachaise n’est donc désormais pour lui plus qu’un cénotaphe (il porte pour épitaphe un extrait du testament de Napoléon : l’homme le plus vertueux que j’aie connu). Y repose en revanche son fils, Hippolyte LARREY (1808-1896), qui fut lui aussi médecin chef de l’armée. Il fut en outre le médecin de Napoléon III. Après la chute de l’Empire, il se lança en politique et devint député des Hautes-Pyrénées entre 1877 et 1881. Il était membre de l’Institut (Académie des Sciences).


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