DOMME (24) : cimetière
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La bastide royale de Domme est un des Plus Beaux Villages de France et offre un spectaculaire point de vue sur la vallée de la Dordogne. Son charmant cimetière, relativement grand pour un village ne comptant qu’un millier d’habitants, offre lui aussi un joli panorama. Il se trouve dans l’enceinte des remparts et les vestiges d’une tour se distinguent d’ailleurs tout au bout de l’enclos.
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Dans ce cimetière, repose Jacques de Maleville (1741-1824). Natif du lieu, ce jurisconsulte périgourdin fut membre du Conseil des Anciens jusqu’au coup d’Etat du 18 brumaire. On se souvient surtout qu’il fut l’un des quatre juristes en charge de la rédaction du Code civil avec Portalis, Bigot de Preameneu et Tronchet. Sénateur en 1806, il fut fait pair de France à la Restauration. Son buste en bronze est visible sur l’esplanade qui domine les méandres de la Dordogne. Une rue du village porte son nom de même qu’une rue du VIIIème arrondissement à Paris.
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Tout en bas du cimetière, à quelques mètres de la tour en ruine, se trouve un petit monticule de terre décoré de quelques fleurs en plastique :
la tombe de l’écrivain et peintre François Augiéras (1925-1971), né aux Etats-Unis mais attaché au Périgord par son père, décédé deux mois avant sa naissance. Empreintes de mysticisme, ses errances le conduisirent du Sud-Ouest au Maghreb en passant par la Grèce. Son premier roman, le Vieillard et l’enfant, l’amena à rencontrer André Gide, enthousiasmé par la plume de ce jeune auteur. Marginal et solitaire, c’est en Dordogne qu’il vint finir ses jours, sur une terre qu’il jugeait chargée de spiritualité. Son œuvre littéraire, toujours autobiographique, peut difficilement être qualifiée de « grand public ».
L’art pictural occupa aussi une part importante de sa vie et ce jusqu’à ses derniers jours. Ses tableaux et dessins, toujours très inspirés de ses pérégrinations, ont fait l’objet de plusieurs expositions.
Augiéras est mort à l’hospice de Périgueux, âgé de 46 ans seulement. Selon ses vœux, il fut inhumé à Domme. L’emplacement de sa très modeste tombe serait sans doute oublié aujourd’hui si on n’avait pas pris la peine de la signaler par un stèle verticale, sur laquelle on peut lire, maladroitement gravé : « Augi/érA/S »
C’est encore en ce lieu que se trouve le cénotaphe du général René CARMILLE (1886-
1945), officier français et contrôleur général des armées qui fut le créateur sous l’Occupation du Service national des statistiques (SNS), qui devint l’Insee en 1946, et du numéro de code individuel qui devint à la Libération le numéro de Sécurité sociale toujours utilisé en France ! Arrêté en 1944, torturé par Klaus Barbie puis envoyé à Dachau, il y mourut du typhus.
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