CAULAINCOURT (02) : cimetière

Visité en octobre 2015
jeudi 10 décembre 2015
par  Philippe Landru


Une visite insolite et peu connue près du minuscule et pittoresque cimetière du bourg de Caulaincourt : le mausolée de la famille éponyme.

Le cimetière en lui-même ne possède rien de très notable, hormis le tombeau commun de « douze soldats français mort dans la bataille du 18 janvier 1871 ».

Ce qui marque l’intérêt de ce village en terme de patrimoine funéraire est la présence de la chapelle-nécropole de la famille de Caulaincourt.


Les « Caulaincourt » en dehors de Caulaincourt


Le premier membre de cette famille d’origine picarde qui marqua l’histoire fut Gabriel-Louis, marquis de CAULAINCOURT (1740-1808). Militaire de carrière, fidèle serviteur de Napoléon, il fut nommé sénateur et comte d’Empire, et fut inhumé dans le caveau V du Panthéon, à Paris.

Il fut le père de deux généraux d’Empire :

- le premier, le plus fameux de la famille, fut Armand Augustin Louis de CAULAINCOURT (1773-1827). Lieutenant en 1789, il participa aux campagnes révolutionnaires puis fut chargé de missions diplomatiques, où il se fit remarquer de Napoléon qui le prit comme aide de camps. Ambassadeur en Russie en 1807, il fut fait duc de Vicence l’année suivante. Sénateur en 1813 et il est du 20 novembre 1813 à avril 1814, ministre des Relations extérieures (ministre des Affaires étrangères). Il reprend le portefeuille de ministre des relations extérieures pendant les Cent-Jours, devenant l’un des hommes politiques les plus importants en influençant Bonaparte sur sa politique étrangère. Il se retira ensuite dans son domaine. Il fut inhumé dans la 29ème division du Père Lachaise, à Paris.

- Le second fut Auguste Jean Gabriel de CAULAINCOURT (1777-1812), qui participa aussi aux campagnes impériales, en particulier à Marengo, Austerlitz et Borodino. Il périt dans l’attaque de la grande redoute de la Moskowa lors de la campagne de Russie. On le confond avec son père et de nombreux sites l’enterrent, par erreur, au Panthéon de Paris. En réalité, il fut inhumé dans la grande redoute de la Moscowa mais j’ignore ce qu’il advint de ses restes par la suite. Il est possible, sans certitude pour l’instant, que son coeur repose dans la crypte familiale de l’église de Caulaincourt.


La chapelle funéraire des Caulaincourt


C’est Armand Alexandre Joseph Adrien de Caulaincourt, fils aîné d’Armand Augustin Louis, et deuxième duc de Vicence, qui fit bâtir, au milieu du dix-neuvième siècle, cet édifice destiné à recevoir les sépultures de sa famille et de ses descendants.

Jouxtant le cimetière communal, la bâtisse d’une soixantaine de mètres de circonférence a plus précisément une forme dodécagonale dont chacun des douze côtés mesure environ 4 mètres ; elle est surmontée d’un dôme en ciment, recouvert de plomb, au sommet duquel une verrière-lanterne éclaire naturellement le mausolée.

L’intérieur n’est visitable que lors des fêtes du patrimoine. On y devine cependant à travers la fenêtre grillagée un « chemin de croix » qui orne les murs, la chaise à porteur du XVIIIe siècle de la marquise de Tourzel, et le marbre du sculpteur Alfred Boucher qui représente la marquise de Caulaincourt, veuve du Grand Ecuyer et première duchesse de Vicence [1].

Au centre du mausolée, un autel masque l’escalier qui mène à la crypte où se trouvent les sépultures proprement dites.

Y sont inhumés, parmi leurs épouses et d’autres membres de la famille :

- Louise, Adrienne de CARBONNEL de CANISY, marquise de CAULAINCOURT (1785- 1876), séparée de son époux qui repose donc au Panthéon. C’est elle qui fut statufiée dans la crypte (voir plus haut).
- Armand Alexandre Joseph Adrien, marquis de CAULAINCOURT, second duc de VICENCE (1815-1896), qui après avoir mené des missions diplomatiques devint sénateur du Second Empire à partir de 1852.
- Hervé Anne Olivier, marquis de CAULAINCOURT (1819-1865), frère du précédent, qui fut député du Calvados de 1849 à sa mort.
- Marie Louis Albéric de VIEL de LUNAS d’ESPEUILLES (1840-1931), qui fut député de la Nièvre (il avait épousé une Caulaincourt).


Complément photos : généalogie-aisne


[1L’original en plâtre a été offert par l’artiste en1894, au musée des Beaux Arts de Troyes.


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