YPORT (76) : cimetière
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Vue sublime, tôt le matin, du cimetière d’Yport dominant la petite ville, les falaises de craie, et la mer à l’horizon !...
De l’autre coté, la campagne verte d’humidité, quelques vieilles villas magnifiques et comme toujours là-bas, la présence de la brique, omniprésente, même dans les tombes.
L’endroit ne pouvait qu’attirer les peintres, ce qui fut le cas, et il est évident que j’en ai laissé passer certains lors de ma visite.
Comme « curiosité », un ossuaire communal qui cite Maupassant.
Et un beau livre de bronze pour le jeune lieutenant Passot, mort sur le front en 1917.
Pas de « star » pourtant en ce lieu, mais quelques personnalités néanmoins, dont le souvenir n’est plus guère vivace. Le taphophile y débusquera donc les tombes de :
Joseph BOULARD (1865-1914), « auteur d’une étude historique sur Yport ».
Paul COLLIN (1838-1916) : peintre paysagiste (que l’on ne confondra pas avec le célèbre affichiste, qui repose dans la région parisienne), élève et ami de Jean -Paul Laurens, on lui doit essentiellement des marines. Il fut professeur de dessin à l’École Polytechnique, Il repose avec son épouse, Sara (1838-1914), fille d’Achille Devéria.
Le critique littéraire, essayiste politique et historien de la littérature Henri MASSIS (1886-1970). Rédacteur en chef (1920-1936), puis directeur (1936-1944) de La Revue universelle, qu’il avait fondée avec Jacques Bainville, il se rapprocha de Maurras, dont il devint dans l’entre-deux-guerres un compagnon de route, adhérant au « nationalisme intégral ». Engagé aux côtés des intellectuels de droite, Henri Massis fut l’un des principaux rédacteurs du « Manifeste des intellectuels français pour la défense de l’Occident et la paix en Europe », publié en octobre 1935 en soutien à la politique d’expansion mussolinienne. Il se rallia, après la défaite de 40, au maréchal Pétain, et occupa un temps un poste de chargé de mission au secrétariat général de la Jeunesse. Son anticollaborationnisme certain lui valut cependant, après un mois d’internement administratif à la Libération, de ne pas être autrement inquiété... au point d’être élu à l’Académie française en 1960. Son identité, sur sa tombe, compte ses jours...
Le collectionneur d’art Alfred NUNÈS (Abraham Nunès : 1842-1893), natif de Saint Thomas des Antilles et cousin de Pissarro, qui découvrit la commune en 1867 et en devint maire. Il y attira ses amis, personnalités du monde des arts, et fit d’Yport une destination privilégiée pour les peintres.
L’architecte russe Boris TKHOR (1929-2009), dont la tombe est ornée d’une étrange caravelle-oiseau.
L’artiste anarchiste TOLSTY (Vladimir Kotliarov : 1937-2013), qui fut peintre, plasticien, acteur dans plusieurs films et éditeur. Il avait fuit l’URSS en 1979.
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