BAIGNES-SAINTE-RADEGONDE (16) : cimetière
par
Le cimetière de Baignes-Sainte-Radegonde paraît bien fatigué, ce qui n’est pas sans charme. Les tombes y sont alignés, mais l’enclos est loin d’être plein. Des tombeaux anciens subsistent.
- le Compagnon de la Libération René BAUDRY (1907-1964), dont l’entrée en Résistance fut difficile : décidé immédiatement à rejoindre le général de Gaulle, il échoua dans sa première tentative, en fit une seconde mais fut arrêté par les Espagnols près de San Sebastian. Incarcéré en France puis libéré, il gagna Marseille où il s’engagea comme volontaire pour l’Indochine, ce qui lui permit de quitter la France pour s’engager dans les Forces françaises libres. Après Pearl Harbour et la suppression des départs pour l’Asie, il demanda à être affecté au Dahomey. Il s’évada pour rejoindre le Nigeria où il signa son acte d’engagement dans les Forces françaises libres : déclaré hors la loi par Vichy, il fut condamné à mort par le tribunal militaire de Dakar. Il servit en Afrique, participa à la conquête du Fezzan, de la Tripolitaine et de la Tunisie, puis prit part à la campagne de France avec la 2e DB. Il continua après la guerre sa carrière militaire dans l’Infanterie de marine et partit comme volontaire pour l’Indochine, puis à nouveau pour l’Afrique. La seule tombe Baudry retrouvée dans le cimetière affiche « famille Baudry-Laroche » sans autre indication.
Henri BECONNAIS (1867-1904) : coureur cycliste, motocycliste et automobile, il fut diversement classé entre 1886 et 1894 dans les championnat de France de vitesse et championnat de France de demi-fond de cyclisme sur piste. Détenteur de plusieurs records, il mourut alors qu’il s’entraînait en vue de participer à la coupe Gordon Bennett. On remarquerait difficilement sa tombe si elle n’était signalée par un hommage d’une association qui lui est dédiée.
La peintre Jacqueline DOREAU-ROY (1945-2008), qui peignit à l’huile des toiles abstraites, puis revint au figuratif et à l’impressionnisme. Son œuvre, très lumineuse et contemplative comporte plus de deux cent toiles.
L’abbé Jean-Hippolyte MICHON (1806-1881), personnage méconnu dont les travaux furent pourtant à l’origine d’une démarche fort utilisée de nos jours : la graphologie. Il s’intéressa d’abord à la botanique, à l’histoire et à l’archéologie, et fut l’un des fondateurs de la Société Archéologique et Historique de la Charente. Il manifesta un goût pour l’enseignement mais dut faire face aux critiques de ses pairs qui percevaient chez lui une certaine tendance à la subversion. Il abandonna alors le ministère paroissial en 1848 pour devenir prêtre libre et mena un combat militant pour l’église gallicane. Il consacra beaucoup de temps à l’étude des écritures de ses élèves, et ses ouvrages connurent le succès : Michon répertoria une série de caractéristiques graphiques qu’il intégra dans un système. Il publia son Système de graphologie, puis une Méthode pratique de la graphologie, l’art de connaître les hommes d’après leur écriture (1878). La même année, Michon créa la Société de graphologie qui existe encore aujourd’hui sous le nom de Société française de graphologie (SFDG). Celle-ci assure la publication régulière d’une revue. A Baignes où il vivait, il fit construire un manoir insolite sur les anciens vestiges du château de Montausier.
Commentaires