Bully-les-Mines (62) : un cimetière qui recèle des anecdotes

Article de l’Avenir de l’Artois - 12 septembre 2013
jeudi 12 septembre 2013
par  Philippe Landru

Ce n’est pas le cimetière parisien du Père-Lachaise, mais celui de Bully-les-Mines réserve également quelques anecdotes et surprises. Chaque année sur un thème différent pour les Journées du patrimoine, la ville propose une nouvelle rencontre.

Après l’ancienne mairie, l’église Saint-Maclou et la cité des Brebis, place à une visite guidée et commentée, gratuite, du cimetière, les 14 et 15 septembre. Deux visites sont prévues sur ces deux jours à 15h (rassemblement devant l’entrée principale, rue Fernand Marche), le tout guidé et commenté par le comité historique.

Le premier cimetière bullygeois était situé autour de l’église Saint-Maclou. Puis, le charbon a commencé à être exploité, créant un afflux de personnel donc une augmentation de la population. Le maire de l’époque, n’arrivant plus à assumer les inhumations autour de l’église, a décidé d’acquérir un terrain au lieu-dit La Maladrerie, pour la création d’un nouveau cimetière, le 5 novembre 1865. Il sera béni le 18 juillet 1869.

Le terrain était 1,50 mètre au-dessus du niveau du chemin, la municipalité l’a terrassé et le maire de l’époque, François Brasme, a fait installer une briqueterie sur place. L’usine a fabriqué 1 million de briques, made in Bully, pendant trois ans. On retrouve ces matériaux à l’école Suzanne-Blin et à l’ancienne mairie (aujourd’hui maison des associations). Les mauvaises briques ont servi pour le mur de clôture du cimetière que vous pourrez découvrir. il délimite aujourd’hui l’ancien cimetière qui donne sur la rue de l’Égalité.
En 1914, le nombre de morts dûs à la guerre grimpant, le cimetière a dû être élargi. Un cimetière militaire français a été créé où 400 François reposent désormais. 800 Anglais sont également enterrés à Bully, grâce à la vente de terrains par les Houillères.

Lors de la visite des Journées du patrimoine, vous découvrirez également les tombes de personnalités bullygeoises. Les anciens maires François Brasme, Paul Brasme, Jean-Baptiste Dupuich, Edmond Debeaumont ou encore les fusillés bullygeois, les déportés, la famille Ponce du cinéma bullygeois... « Les tombes des morts de la catastrophe minière de novembre 1869 n’existent plus mais on suppose qu’ils ont été regroupés dans un ossuaire juste à côté de la tombe de Paul Brasme. Sur les 19 morts bullygeois, 17 sont à Bully et 2 à Grenay. Il y a notamment un père qui est descendu au fond pour essayer de sauver ses deux enfants mais tous les trois y sont restés », relate Alain Chaupin, de l’atelier historique.

On retrouve aussi les tombes des résistants de la guerre 1939-1945 : René Corbelle, Lucien Bacquet... Seul Maurice Debout a été choisi, parmi seize personnes, par le général de Gaulle pour être enterré au Mont Valérien. Le jeune Pierre Carton, décédé à 14 ans, est également enterré à Bully. Alors qu’il assiste à la Libération de Bully, il prend une balle d’un résistant de la dernière heure.

Les membres d’Histo Bully ont également découvert une particularité dans le cimetière anglais : une tombe isolée avec une plaque de béton sans aucune inscription. « Il s’agirait d’un soldat allemand. » D’autres tombes particulières fleurissent le cimetière, comme ce monument imposant des Soeurs de Saint-Vincent de Paul, orné de deux statues en bronze, hélas à l’état d’abandon.
« C’est l’histoire qui revit. Souvent les gens s’intéressent aux personnages par rapport au nom de leur rue ou des bâtiments de la ville. » L’histoire d’un cimetière et d’une ville, à découvrir au redécouvrir.


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