SAINT-EXUPÉRY Antoine de (1900-1944)

Lieu inconnu ?
mercredi 4 septembre 2013
par  Philippe Landru

L’auteur de la célèbre fable Le Petit Prince, l’oeuvre la plus vendue au monde après la Bible, Antoine de Saint-Exupéry est autant connu pour son talent d’écrivain que pour son destin tragique d’aviateur. Pilote pour l’Aéropostale puis pour Air France, l’auteur puisa dans cette expérience le sujet de ses romans, parmi lesquels Courrier Sud ou Vol de nuit, qui rencontrèrent un grand succès. Humaniste, idéaliste, l’oeuvre de Saint-Exupéry est une invitation au dépassement de soi, une exigence qu’il mit en pratique dans sa propre vie. Engagé pendant la guerre d’Espagne en tant que reporter, il combattit dans l’armée de l’air lors de la Seconde Guerre mondiale avant de participer au débarquement américain en Afrique du Nord et de disparaître en avion dans des circonstances longtemps restées mystérieuses, en 1944.

Sa disparition inexpliquée à ce jour participa évidemment à la mythification du personnage. Elle fait étrangement écho à celle du Petit Prince dans le désert.

En septembre 1944, un pêcheur rapporta dans ses filets un cadavre pouvant très bien être celui de Saint-Exupéry, comme l’atteste l’acte d’Etat-civil qui fut dressé :

Le trois septembre mil neuf cent quarante quatre à dix-neuf, quartier des « Pins Penchés », nous avons constaté le décès d’un individu, du sexe masculin, dont l’identité n’a pu être établie et dont la mort paraît remonter à la première quinzaine d’août mil neuf cent quarante quatre. Le signalement est le suivant : âgé de trente à quarante ans, taille d’environ un mètre soixante quinze, de corpulence vigoureuse, dans un état de décomposition avancée auquel adhéraient encore quelques lambeaux d’effets militaires. Du crâne dénudé subsistaient seuls l’os occipital et une partie du pariétal gauche ; le membre supérieur droit était sectionné au niveau de l’épaule mais le bras et l’avant-bras gauche étaient encore adhérents. Le tronc était à demi sectionné au niveau du bassin ; des deux membres inférieurs les cuisses seules subsistaient.
Dressé le quatre septembre mil neuf cent quarante quatre à neuf heures, sur la déclaration de Amédée Brenguier, trente sept ans, garde champêtre, domicilié à Carqueiranne, qui, lecture faite, a signé avec nous, Henri Ameri, maire de Carqueiranne. Nous approuvons vingt quatre mots imprimés rayés nuls.

Aujourd’hui, cet inconnu repose dans le cimetière de Carqueiranne, à gauche en entrant. C’est la seule sépulture abandonnée qui ait été conservée. On l’appelle dans le village « la tombe de l’écrivain ». Une statue, volée il y a une dizaine d’années, l’ornait, anonyme hommage.

Une exhumation, suivie d’une recherche génétique pourrait donner confirmer ou infirmer sa présence ici. La famille, quoique divisée, a toujours été plutôt contre. La tombe reste donc anonyme.

Précisons qu’une inscription au Panthéon de Paris célèbre l’aviateur-romancier. Sa mémoire reste vivace grâce au nombre incalculable de rues, de bâtiments (en particulier scolaires) qui portent son nom, de timbres ou des billets de banque qui l’eurent comme modèles.

Sa veuve, la salvadorienne Consuelo Suncin de Sandoval (1901-1979), fut peintre et sculptrice. Elle fut à l’évidence la source d’inspiration de la Rose, dans le Petit Prince. Malgré leurs difficultés conjugales, ils restèrent très liés. Revenue en France en 1946, Consuelo vécut entre Paris et Grasse où elle décèda. Elle mena une activité artistique et se rendit aux commémorations dédiées à son mari. Elle repose auprès de son premier mari, l’écrivain guatémaltèque Enrique GOMEZ-CARILLO (1873-1927), qui fut également critique littéraire, journaliste et diplomate. Tous deux se trouvent dans la 89ème division du Père Lachaise.


Commentaires

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SAINT-EXUPÉRY Antoine de (1900-1944)
dimanche 23 novembre 2014 à 11h00 - par  hugongerard

Qui pourrait me donner le tître de ce poème de Saint-Exupery dans lequel il écrit ceci :

Fais de ta vie un rêve et un rêve une réalité ? .

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SAINT-EXUPÉRY Antoine de (1900-1944)
jeudi 5 septembre 2013 à 14h19 - par  Pincettes

Une seule certitude, son Lockheed P38 lightning s’est abattu en Méditerranée. Les débris de l’avion, trouvés au large de l’île de Riou (Marseille) et remontés par la Comex ont été officiellement identifiés par le N° de série.
Pour les causes, 3 ou 4 hypothèses retenues :
- Problème technique ? 06 et 29 juin 44, perte de l’usage d’un moteur en plein vol ! mais il arrive à rejoindre sa base.
- Problème d’Oxygène ?
- Erreur de pilotage ? d’après de témoignages, il lui était arrivé d’oublier de brancher le pilote automatique, voire de sortir le train d’atterrissage !
- touché par l’ennemi ? le pilote Horst Rippert, du groupe de chasse Jgr.200 de la Lüftwaffe, affirme avoir touché un lightning le 31 juillet 1944 dans cette région.