DOMONT (95) : cimetière
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Quelques personnalités d’horizons très différents reposent dans le cimetière de Domont :
Lionel ASSOUAD (1930-2010) : ancien directeur d’un groupe industriel, il servit longtemps dans les cabinets ministériels sous le général de Gaulle avant de s’implanter politiquement dans la capitale. Conseiller de Paris de 1971 à 2001, Lionel Assouad fut élu maire du XIV e arrondissement en 1983. Il conserva son siège pendant trois mandats, mais renonça à se représenter une quatrième fois quelques mois avant le scrutin de 2001, qui vit l’arrondissement basculer à gauche. Il fut député de Paris de 1995 à 1997, en remplacement de Jacques Toubon, nommé ministre.
Charles BRUNIER (1901-2007) : mort à 105 ans, ce personnage aura eu un destin hors du commun ! Combattant de la Première Guerre mondiale en Syrie, Charles Brunier fut condamné en 1923 aux travaux forcés à perpétuité pour le meurtre d’un souteneur, et envoyé au bagne de l’Île du Diable. Il s’en évada à plusieurs reprises : en 1925, 1926 et 1928. Sa troisième escapade le ramenant à l’Île du Diable, il y rencontra Henri Charrière avec qui il tenta une nouvelle évasion en 1936. Durant la Seconde Guerre mondiale, il s’engagea dans les FFL, fut décoré par De Gaulle, fit la campagne d’Afrique sous les ordres de Leclerc, termina la guerre avec le grade d’adjudant-chef...puis fut renvoyé au bagne d’où il s’était à nouveau échappé et dont il ne sortit qu’en 1948 ! Charles Brunier a fait la une de l’actualité en 2005 en déclarant que le livre Papillon, écrit par Henri Charrière et adapté au cinéma sous le même titre en 1973, était le récit de ses propres aventures et non celles de Charrière. S’il est maintenant certain que le récit d’Henri Charrière n’est pas autobiographique, il semble que cet ouvrage soit un amalgame de récits de plusieurs bagnards, que l’auteur a ramenés à la première personne du singulier. À l’actif de Charles Brunier, il existe de fortes similitudes entre le personnage de « Papillon » et l’ancien des FFL, comme son tatouage et son pouce atrophié.
L’académicien français, Paul HAZARD (1878-1944). Professeur à la Sorbonne et au Collège de France, auteur de nombreux ouvrages sur la littérature et la pensée européennes, il fut le seul à être élu en pleine tourmente, en 1940, à l’Académie française, si bien qu’il n’y fut jamais reçu. L’Occupation et ses soucis ruinèrent sa santé, et il mourut peu de temps avant la Libération.
Dans le même cimetière, mais dans un autre tombeau, repose son frère, René HAZARD (1886-1974), qui fut pharmacien en chef des hôpitaux. Il était professeur de pharmacologie de la Faculté de médecine de Paris.
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