GRÉVILLE-HAGUE (50) : cimetière

visité en janvier 2013
mercredi 16 janvier 2013
par  Philippe Landru

S’il est une personnalité que l’on s’attendrait à trouver dans la petite commune de Gréville-Hague, quasiment à l’extrémité du Cotentin, dans cette fameuse point de la Hague, c’est bien le peintre Jean-François Millet, le père de l’Angélus et des Glaneuses. Non seulement il naquit ici (dans le petit hameau de Gruchy, une « fin-du-monde » donnant sur la mer et le rocher du Castel Vendon, mais tout l’évoque : les lieux qu’il peignit (on dispose ainsi d’un tableau de l’église et du cimetière à son époque), sa statue par Alphonse Marcel-Jacques (qui repose à Cherbourg), ou encore sa maison natale devenu musée...

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La maison au puits : hier et aujourd’hui
Le petit hameau de Gruchy est un musée à ciel ouvert des oeuvres de Millet. Des panneaux reproduisent les oeuvres à l’endroit où il peignit. Il en est ainsi de cette maison, en face de sa maison natale, qui n’a finalement pas tant changé que cela !

Mais Millet alla s’expatrier en Seine-et-Marne... où il repose à Chailly-en-Bière auprès de son ami Théodore Rousseau !

A défaut, le taphophile se contentera de la jolie stèle de l’écrivain Jean FLEURY (1816-1894).

Issu d’une famille très humble, il apprit l’Espagnol, l’Anglais et l’Allemand. De 1837 à 1841, il fut rédacteur en chef au journal de Cherbourg. Après quelques livres sur Cherbourg et ses environs, il partit pour Paris et en 1857, pour la Russie. Il y resta 37 années et y écrivit l’essentiel de son oeuvre.

Jean Fleury enseigna à St Petersbourg la littérature française, l’histoire et la géographie. Parmi les ouvrages qu’il laissa figure « La littérature orale de Basse Normandie ». Sur la région Normande, il fit également un essai sur le patois normand de la Hague.

Sur sa stèle figure une longue épitaphe de sa composition :

Quand vous m’aurez conduit au cimetière...
N’entourez mon tombeau que d’objets souriants
De signes de regrets, de cyprès larmoyants
Gardez vous d’attrister ma demeure dernière
Placez-y des lilas aux thyrses ondoyants
Que le zéphyr balance ainsi qu’une crinière
D’humbles fleurs émergeant de ces touffes de lierre
Qui rampe l’hiver même en tapis verdoyant
Que l’ombre y soit touffue et que l’herbe gazonne
Que le pinson y chante et la mouche y bourdonne
Qu’on entende les cris des oiseaux querelleurs
Loin des prés odorants, loin des coteaux fertiles
J’ai vécu de longs jours exilé dans les villes
Laissez-moi m’endormir au doux parfum des fleurs.

Profitons de l’évocation du père pour présenter la fille : Jean Fleury eut effectivement une fille, Alice, qui prit le pseudonyme de HENRY-GRÉVILLE (Alice Fleury-Durand : 1842-1902). Elle vécut à Saint-Petersbourg et c’est là-bas qu’elle fit la connaissance d’Emile Durant, qui devint son époux. Elle fit paraître dans des revues romans, poésies et nouvelles qui connurent du succès en leur temps. Elle fut également l’auteur d’un manuel pour l’Instruction morale et civique pour les jeunes filles qui fut un classique à la fin du XIXe siècle.

Ellefut l’épouse d’Emile DURAND-GRÉVILLE (1838-1914). Professeur de droit, il fut un érudit aux multiples terrains d’exploration. En premier lieu, il fut un des plus ardents propagateurs de la littérature russe en France (il avait enseigné de nombreuses années à Saint-Petersbourg) : ainsi, il fit connaître Tourgueniev en le traduisant dans le journal le Temps. Il fut également critique d’art, particulièrement intéressé par la peinture flamande, et fit paraître ses analyses dans des revues artistiques. Il fut enfin un passionné de météorologie, et là encore, il publia de nombreux articles dans des revues savantes.

Tous deux reposent dans la 2ème division du cimetière Montmartre de Paris.


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