BIVILLE (50) : église et cimetière
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L’église de Biville, entourée de son cimetière, possède les reliques d’un Bienheureux extrêmement populaire dans la région : Thomas HELYE (ca1180-1257).
Thomas Hélye serait né à la fin du XIIe siècle à Biville, issu d’une famille modeste. Après avoir vraisemblablement étudié chez les bénédictins des prieurés de Vauville et d’Héauville et chez les chanoines augustins de l’abbaye Notre-Dame du Vœu, il devint maître des écoles de Cherbourg vers 1225. Il s’y fit remarquer par ses talents de pédagogue. À la suite d’une forte fièvre, il connut une véritable conversion. Se retirant chez son frère Guillaume, à Biville, il y mena une vie de pénitence. Hirsute, le vêtement négligé, il s’y livra au jeûne et à la mortification.
Ayant appris sa conduite, l’évêque de Coutances le fit appeler. Avant qu’il soit appelé au sacerdoce, Thomas Hélye accomplit les pèlerinages de Rome et de Saint-Jacques de Compostelle et étudia pendant quatre années la théologie à Paris. Lorsqu’il fut ordonné prêtre, les évêques de Coutances et d’Avranches lui confièrent un ministère missionnaire de prédicateur itinérant. En vingt-deux ans, il parcourut, dit-on, toutes les paroisses de ces deux diocèses.
À sa mort, son corps fut porté à Biville et il fut inhumé dans le cimetière. A l’intérieur de l’église, on peut voir la dalle de marbre, oeuvre du sculpteur Freret de Cherbourg et datée de 1778, qui recouvrit un temps son tombeau mais qui fut abîmé lors de la Révolution. Canonisé par la vox populi dès son décès, Thomas Hélye, à l’intercession duquel sont attribués de nombreux miracles de guérison, fut béatifié par le pape Pie IX le 14 juillet 1859.
Le tombeau de la béatification actuellement autel du choeur, date de 1860 et fut remplacé en 1910 par le tombeau de marbre vitré permettant de voir ses reliques.
Bien que sa vie n’ait été marquée par aucun fait extraordinaire, il est particulièrement vénéré dans le Cotentin par des pèlerins qui le considèrent non comme un intercesseur lointain et exotique, mais comme l’un des leurs.
Le cimetière n’a aucune particularité. On remarquera néanmoins la forme particulière des tombeaux de prêtre, très classique dans le Cotentin.
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