BORDEAUX (33) : Stephen Girard, l’homme le plus riche du monde
par
« Quand bien même je penserais mourir demain, néanmoins je planterais encore un arbre aujourd’hui. » Telle est la devise de l’homme le plus riche du monde en son temps.
Né à Bordeaux, aux Chartrons - rue Ramonet - le 20 mai 1750, de l’union de Pierre Girard, capitaine de marine marchande et d’Anne-Marie Lafargue, Étienne Girard est le cadet d’une fratrie de 10 enfants. Sans réelle éducation, souffrant des absences de son père, Étienne s’endurcit jusqu’à, parfois, devenir violent avec les siens.
Avec les années, le désir de quitter Bordeaux pour des contrées lointaines est de plus en plus pressant. Et c’est le 8 juillet 1776, après s’être engagé comme mousse sur un navire qu’il débarque sans argent à Philadelphie, le jour de l’indépendance américaine. Entreprenant, il se fait rapidement un nom dans les comptoirs de New York, La Nouvelle-Orléans ou encore à Port-au-Prince. Propriétaire de mines de charbon, de plantations de riz et de coton, en 1807, il devient le premier millionnaire en dollars. Le riche armateur qu’il est devenu assurait le transport de produits les plus divers, y compris celui des armes et de l’opium.
Il lègue sa fortune à des œuvres
Le gouvernement américain l’autorisa à fonder un établissement financier en Pennsylvanie, la Banque Girard. Nationalisé américain en 1790, « Stephen Girard » devient conseiller municipal de Philadelphie. Et, en 1812, il sauve l’Amérique de la faillite.
Sans héritier direct, il lègue la plus grande partie de sa fortune, estimée à plus de 100 millions de dollars, à différentes œuvres de la ville de Philadelphie, notamment pour y construire selon sa volonté, un collège destiné « aux orphelins pauvres et blancs ». En centre-ville le projet voit le jour sur plus de 20 hectares et Philadelphie l’appellera tout naturellement le Girard College. Tout comme honorant sa mémoire la municipalité dénommera Girard Plazza, la place devant la mairie et sur laquelle est construite la Girard Bank un imposant bâtiment néoclassique.
Il n’oubliera pas dans son testament la loge maçonnique, de rite écossais, de Pennsylvanie dont il était… le trésorier. Il y trouvait la tolérance qu’il plaçait au-dessus de tout.
« Stephen » ne revint jamais dans sa ville natale. Ses héritiers naturels engagèrent une procédure en annulation du testament. Ils furent déboutés. Dépitée, une de ses nièces fit graver une épitaphe un peu amère sur le modeste caveau familial, ultime hommage à « Stephen Girard, riche banquier du monde ». (Cimetière de la Chartreuse, allée Grand Croix 5° série 118)
A noter que Stephen Girard fut inhumé dans le collège qui porte son nom.
Merci à Richard Zeboulon pour l’article.
Commentaires