RIOM (63) : cimetière des Charmettes
par
(Cimetière non traité de manière exhaustive)
Le cimetière de Riom, ouvert en 1794 et où furent conservées une très belle quantité de tombes anciennes, possède une caractéristique assez rare : son monument aux Morts est de nature pacifiste, et honore la mémoire des "victimes innocentes des conseils de guerre 1914-1918 et à celle de la Milice et de la Gestapo".
Reposent dans ce cimetière :
Etienne CLÉMENTEL (1864-1936) : député du Puy-de-Dôme de 1900 à
1919, puis sénateur du département entre 1920 et 1936, maire de Riom à partir de 1904, il fut sept fois ministres entre 1905 et 1925, et souvent à des moments charnières de l’histoire. Ministre des Colonies en 1905, Il hérita en 1915 du portefeuille du Commerce, de l’Industrie et des Postes et Télégraphes. En décembre 1916, il adjoignit temporairement à ces fonctions la charge de l’Agriculture et du Travail, regroupant de facto la responsabilité de toute l’économie civile nationale. Clémenceau étendit même, à sa demande, ses fonctions au domaine sensible des Transports maritimes et de la Marine marchande, lui donnant ainsi la haute main sur le ravitaillement du pays. C’est à cette époque qu’on lui doit la création des 17 « groupements d’intérêts régionaux » (arrêté ministériel du 5 avril 1919) fondées sur l’ossature des Chambres de commerce et qui furent, en quelque sorte, à l’origine des régions françaises actuelles. A l’origine de la première tentative de planification économique (le plan Clémentel en 1919), il fut partisan de l’organisation professionnelle et l’un des initiateurs de la fondation de la CGPF (syndicat patronal ancêtre du Medef). On lui doit encore les chèques postaux, ou encore de la Chambre de commerce internationale dont il fut le premier président en 1920.
Sa belle tombe se signale par un médaillon.
Hippolyte GOMOT (1838-1927) : député du Puy-de-Dôme de 1881 à 1889, puis sénateur du même département entre 1891 et 1920, magistrat de formation, il fut ministre de l’Agriculture entre 1885 et 1886. Passionné d’histoire, il laissa plusieurs ouvrages sur sa région à l’époque médiévale. Il repose au milieu de l’enclos familial.
Jean GRENIER (1751-1843) : magistrat français, il fut pendant deux ans un éphémère député de la Haute-Loire au Conseil des Cinq-Cents (1798-1799). Après le coup d’État de brumaire (auquel il ne s’était pas montré hostile), Grenier fut nommé membre du Tribunat pour le département du Puy-de-Dôme. Il fut un chaud partisan de l’établissement de l’Empire. Procureur général à la cour d’appel de Riom, il fut en 1811 créé baron d’Empire. Il fut encore fait Pair de France par la monarchie de Juillet. En 1833, l’Académie des sciences morales et politiques l’admit comme membre correspondant en raison des ouvrages estimés de droit et de législation dont il était l’auteur. On édifia à sa mort le beau monument sous lequel il repose. Son tombeau a été réalisé par le sculpteur Volvicois Michel Channeboux et représente le magistrat entouré d’ouvrages dont il est l’auteur, comme Le traité des hypothèques et Le traité des donations.
Pierre de NOLHAC (Pierre Girault de Nolhac : 1859-1936) : membre de l’École française de Rome en 1882, il y travailla notamment sur l’humanisme italien du XVIe siècle. Nommé en 1886 attaché au musée de Versailles, il en devint le conservateur en 1892, y ouvrit une chaire d’histoire de l’art relevant de l’École du Louvre en 1910, puis prit sa retraite au musée Jacquemart-André en 1920. Il fut élu membre de l’Académie française en 1922.
Son action au musée du château de Versailles a été déterminante, puisqu’il a largement contribué à sa modernisation et à en reconstituer les collections, notamment celle du mobilier, qui avait été dispersée pendant la Révolution française. Il joua également un rôle important dans les préparatifs de la signature du traité de Versailles qui eut lieu dans le château en juin 1919.
Pierre de Nolhac a laissé une œuvre abondante consacrée en majeure partie à l’histoire, en particulier à l’humanisme pendant la Renaissance. Son œuvre comme poète fut reconnue en son temps, notamment par son ami le poète italien Gabriele D’Annunzio.
Il repose dans une ancienne tombe de famille d’aspect composite.
Firmin SALVY (1815-1881) : député du Cantal de 1871 à 1876, il siégea parmi les républicains conservateurs.
Merci à Hubert Durand pour l’ensemble des photos de cet article.
Merci à Claire Salvy pour les portraits de Firmin Salvy et de Pierre de Nolhac, auxquels elle est apparentée.
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