JACQUARD Joseph Marie (1752-1834)

Cimetière d’Oullins (69)
jeudi 9 août 2012
par  Philippe Landru

Fils d’un canut « maître-fabricant », il exerça de nombreuses professions dont certaines furent liées à la soie, mais également à l’imprimerie. Ayant étudié seul la mécanique, il mit au point, en 1801, le métier à tisser Jacquard, dit métier Jacquard. Dans la continuité des travaux de Jacques de Vaucanson, il équipa son métier d’un mécanisme sélectionnant les fils de chaîne à l’aide d’un programme inscrit sur des cartes perforées. Il devint ainsi possible à un seul ouvrier de manipuler le métier à tisser, au lieu de plusieurs auparavant.

Le 12 avril 1805, Napoléon rencontra Joseph Jacquard lors d’un séjour à Lyon. Quelques semaines plus tard, le 27 août 1805, Jacquard reçut, de la part de l’Académie de Lyon, le prix des inventeurs. À partir de cette date, il accumula les prix d’honneur et les récompenses. À Lyon, le métier Jacquard marqua les prémices de la révolution industrielle, qui profita beaucoup à la ville, mais qui entraîna aussi une restructuration sociale difficile. À ce titre, le métier Jacquard, accusé de mettre des canuts au chômage, fut souvent évoqué comme l’une des causes de la révolte des Canuts de 1831.

Le métier Jacquard, qui a inspiré Charles Babbage, est souvent présenté comme l’un des ancêtres de l’ordinateur.

Le mausolée construit au cimetière d’Oullins date de 1861.


Commentaires

JACQUARD Joseph Marie (1752-1834)
mardi 14 août 2012 à 15h06

Bas-relief qui n’est pas sans rappeler celui de Cherubini au Père-Lachaise !

mardi 14 août 2012 à 15h19 - par  Philippe Landru

Ce n’est pas tout à fait exact : si, dans les deux cas, on observe effectivement des points communs (deux femmes couronnant de lauriers un buste : un classique absolu), ce qui s’explique par l’extrême conformisme de l’art classique, il y a une différence notable dans le domaine de la symbolique : chez Cherubini, c’est la renommée (qui peut prendre parfois l’aspect de la muse de la Musique) qui le couronne. Dans le cas de Jacquard, c’est l’allégorie de Lyon elle-même [Les femmes portant un couvre-chef en forme de tour(s) ou de remparts sont toujours des villes : on les recontrent en particulier dans toutes les allégories de villes sur les frontons des gares, au XIXe siècle] (renforcée par la présence d’un... lion !) qui couronne son célèbre fils. Dans un cas, il s’agit donc d’un art qui célèbre son « fils génial », dans l’autre, c’est le sentiment de reconnaissance qui domine dans une allégorie de réatribution (nous sommes à Oullins, mais Lyon rappelle que...).