ALFORTVILLE (94) : cimetière
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Grand, plat, assez impeccable et monotone : tel pourrait être le résumé du cimetière d’Alfortville. Il n’est pas seul dans son cas en banlieue. Le paysage environnant est plutôt morne, à l’image des inquiétants pylônes électriques qui le jouxte. Saluons cependant l’amabilité du conservateur.
L’histoire de la commune inscrite dans le cimetière
L’histoire d’Alfortville, à l’origine hameau de Maison-Alfort, fut intimement lié aux nombreux Franc-maçons et Libre-Penseurs qui l’habitaient et lui donnèrent son identité dès sa création officielle, à la fin du XIXe siècle. La tombe la plus caractéristique du mouvement de la libre pensée, érigée lors de l’ouverture du cimetière le 1er mai 1888, est toujours un lieu de rassemblement pour des causes diverses : il s’agit de celle l’ouvrier mécanicien Michel Claa.
Dans un tout autre domaine, Alfortville a accueilli de nombreux survivants du génocide arménien, et compte encore actuellement une importante communauté arménienne. Le cimetière comporte un grand nombre de tombes arméniennes, reconnaissables en particulier à leurs croix.
Une tombe est admirable : le bas-relief Art nouveau qui représente un ange sur la tombe Delobre.
Compte-tenu de sa taille, peu de choses pour le taphophile dans ce cimetière :
La tombe l’architecte Jean-Baptiste PREUX (1836-1909), auteur de l’Hôtel-de-Ville d’Alfortville, qu’il occupa puisqu’il fut maire de la commune. Avec lui repose son fils, Paul PREUX (1865-1935), également architecte.
La célébrité d’Alfortville (dont il était natif) : l’animateur de radio
Lucien JEUNESSE (Lucien Jennes : 1918-2008). Acteur, chanteur de charme et chanteur d’opérette français, il fut surtout connu pour avoir été pendant trente ans l’animateur du Jeu des mille francs, diffusé du lundi au vendredi sur France Inter entre 12 h 45 et 13 heures. Il a également présenté, dans les années 1950, l’émission radiophonique Le rêve de votre vie. Sa présentation était très ritualisée. Parmi les rituels qui constituaient l’identité de l’émission, il commençait invariablement par la phrase : « Chers amis, bonjour ! », et lorsqu’il terminait l’émission : « À demain, si vous le voulez bien ! » pour les jours de semaine, « À lundi, si le cœur vous en dit ! » pour la fin de semaine. Ses cendres ont été depuis transférées au columbarium de Landévant (56).
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